Les services de «garde» à 10 $ par jour, enfin! Mais qu’est-ce qu’on attend pour livrer la marchandise? Est-ce de l’incompétence de la part des centres éducatifs? De la mauvaise volonté? Un manque de respect envers les familles? Les enfants? Pas du tout!
On s’entend pour dire qu’il est nécessaire d’offrir des services éducatifs de la petite enfance de qualité, en français. C’est essentiel pour la vitalité d’une francophonie vibrante et pour la construction identitaire francophone des jeunes enfants. Le secteur de la petite enfance est bien placé pour reconnaitre l’importance de services éducatifs de qualité pour le développement complet des tout-petits et pour renforcer l’économie de nos communautés. C’est pourquoi le secteur de la petite enfance travaille sans relâche pour garder l’enfant au centre de ses décisions et de ses actions.
Information complémentaire : Que fait le personnel éducateur ?
La mise en place du programme, à la suite de la signature de l’Accord entre le Canada et l’Ontario sur la petite enfance et la garde de jeunes enfants, a occasionné beaucoup de paperasse et de bureaucratie. Les parents, le personnel éducateur, les gestionnaires et tout le secteur de la petite enfance, nous attendions avec anticipation et nous avions des attentes très élevées à l’annonce de ce moment historique.
Notre gouvernement a choisi de passer par les municipalités (GSMR/CADSS) pour la gestion du financement. Celles-ci ont eu besoin d’un certain temps pour développer le processus que devront suivre les centres éducatifs. Il a fallu donner une extension aux gestionnaires de centres, car ils manquaient de temps et de ressources humaines pour bien comprendre et répondre aux exigences demandées avant de choisir de participer.
Dans les circonstances actuelles, on assiste à une réelle hémorragie du personnel éducateur, car plusieurs choisissent d’autres horizons (épuisés de deux années en mode «urgence» car ces personnes «essentielles» se sont occupées des jeunes enfants d’autres personnes «essentielles» afin que les systèmes de santé et autres domaines affectés puissent faire leur travail) et ont été laissées pour compte alors que d’autres acteurs en éducation étaient consultés et considérés par le public. D’autres éducateurs et éducatrices ont été attirés par de nouveaux programmes plus reconnus. Et enfin, l’appel des employeurs d’autres secteurs ayant besoin de personnel bilingue a été plus attirant et plus payant.
Il faut dire que les détails concernant l’entente en ont déçu plusieurs qui n’y ont pas vu les avantages tant espérés. Nombre d’éducateurs et éducatrices ont fait des choix déchirants pour le bien de leurs propres familles, souvent au détriment d’une vocation tant chérie. Par conséquent, plusieurs centres se sont retrouvés, à la veille de la rentrée scolaire, à court de personnel. Du jamais vu. Des centres, des programmes, des groupes, ont dû fermer, faute de personnel. À l’heure actuelle, plusieurs centres opèrent à 50 % ou moins de leur capacité avec des listes d’attente, mais n’ont pas le personnel nécessaire pour répondre à la demande.
Les parents veulent un service, le secteur veut l’offrir. Les conseils scolaires font des pressions pour que les services soient offerts aux familles. Tout le personnel demeuré en poste met l’épaule à la roue pour maximiser les places à offrir. Le personnel-ressource et la supervision mettent les bouchées doubles. Combien de temps cela va-t-il pouvoir durer?
Le secteur de la petite enfance continue d’avoir à cœur le bienêtre des jeunes enfants. C’est la raison d’être du domaine. Les plus endurcis tiennent bon et font des pieds et des mains pour desservir la petite enfance francophone. Les gestionnaires des centres éducatifs travaillent sur plusieurs fronts pour recruter et pour retenir le meilleur personnel possible, capable et compétent à œuvrer auprès de notre jeunesse.
En tant qu’organisme provincial du secteur et gestionnaire de centres de leadeurship en petite enfance, l’AFÉSEO soutient les équipes en place et collabore avec une approche intersectorielle en francophonie.
Au personnel éducateur qui a tenu bon et qui demeure au rendez-vous, MERCI! Votre engagement ne passe pas inaperçu. Vous faites une différence et les jeunes qui vous côtoient vous en remercient. Aux familles qui ont gardé un esprit ouvert et qui ont encouragé les professionnels, les gestionnaires et toutes les personnes qui se dévouent pour le bien de leurs petits, MERCI. Aux partenaires en francophonie qui continuent d’appuyer le secteur et de collaborer avec les parties prenantes de la petite enfance ontarienne, MERCI!
Sans «baguette magique», il faudra trouver notre force collective pour arriver à des solutions systémiques. Ce défi ne se limite pas au secteur. Il nous concerne tous et toutes : employeurs, organismes communautaires, de santé, professionnels, fournisseurs de services. Les petits francophones d’aujourd’hui sont les adultes de demain. Ils ont besoin de nous!
Saviez-vous que le 18 octobre était la journée d’appréciation du personnel éducateur en petite enfance? Faisons en sorte pour que chaque jour, nous prenions le temps d’apprécier ces personnes qui se dévouent pour nos tout-petits.