le Lundi 16 septembre 2024
le Jeudi 9 février 2023 10:05 Chroniques et blogues

Demander les services dans sa langue… au père Noël

La lettre reçue par l’un des enfants d’Isabelle. — Photo : Courtoisie
La lettre reçue par l’un des enfants d’Isabelle.
Photo : Courtoisie
Chronique — Avant que vous répondiez qu’il est un peu tard, en février, pour parler du père Noël, il s’agit plutôt d’une histoire de service en français.
Demander les services dans sa langue… au père Noël
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Deux enfants de la région de Sudbury ont été très déçus de recevoir une réponse en anglais à leurs lettres en français envoyées au père Noël. Nous avons aidé leur mère, Isabelle, à contacter les lutins bénévoles qui aident le père Noël à répondre à son volumineux courrier. Une fâcheuse erreur, nous assurent-ils. Malgré tout, la magie de Noël était un peu brisée pour eux.

Avant que vous répondiez qu’il est un peu tard, en février, pour parler du père Noël, il s’agit plutôt d’une histoire de service en français. 

Les lettres reçues par les enfants d’Isabelle étaient en anglais, dactylographiées, avec un message en français écrit à la main au bas de la lettre. La bonne nouvelle : pas de fautes dans le message écrit à la main.

Avant que nous contactions les lutins, elle a vérifié auprès d’autres parents. Son cas semble unique, ou rare. Une famille a reçu une lettre en français entièrement écrite à la main. Une autre, trois lettres dactylographiées en français avec en plus un message écrit à la main en français.

La lettre reçue par l’un des enfants d’Isabelle.

Photo : Courtoisie

Les lutins du père Noël ont répondu qu’ils font habituellement très attention pour répondre dans la même langue que la lettre. Après tout, les lutins et le père Noël connaissent toutes les langues.

Il s’agirait donc d’une erreur involontaire d’un lutin, nous assure-t-on. Les lutins bénévoles de Postes Canada donnent 260 000 heures de leur temps pour répondre au 1,5 million de lettres que reçoit le père Noël chaque année de partout à travers le monde. C’est beaucoup de lettres. Nous n’avons cependant pas assez d’informations sur leur système pour savoir si ce genre d’erreur est facile à éviter ou non. 

Finalement, après quelques échanges avec Isabelle, les lutins ont proposé d’envoyer de nouvelles lettres en français à ses enfants, ce qu’elle a accepté. 

Puisqu’elle n’a plus l’enveloppe originale par contre, les lutins ne pourront pas retrouver qui a fait l’erreur. Mais dans le fond, ce n’est pas si important. Le lutin a commis une erreur peut-être après des heures et des heures à répondre à des lettres de bonté de cœur. Ce qu’il faut espérer, c’est que les lutins qui aident le père Noël et Postes Canada à répondre au volumineux courrier utiliseront cette erreur pour améliorer leurs systèmes de détection de la langue.

Avec tout ça, Isabelle a fait un autre cadeau à ses enfants : la démonstration qu’on peut demander des services, et des réponses, dans notre langue sans se sentir coupable. Le service est là. Leurs amis en ont profité, mais pas eux. Pourquoi? Ils ont droit aussi d’avoir une réponse complète dans leur langue que connait le père Noël. 

Parfois, l’effort à faire n’est pas si grand pour donner le bon exemple et montrer à nos enfants comment protéger leur langue et leur culture.