Connaissez-vous l’histoire de Dubreuilville? Si oui, connaissez-vous les gens qui l’ont marquée? Présent depuis les débuts du village, cet homme, sans limites malgré son handicape, continue de faire vivre à travers lui l’esprit de Dubreuilville. Voici Vianney Sigouin, un pionnier de sa communauté.
Né le 5 novembre 1948 à l’hôpital Miséricorde, M. Sigouin a vu le jour malgré une naissance compliquée. Diagnostiquée avec une paralysie cérébrale, celle-ci lui donne une mobilité restreinte du côté gauche du corps. Ne vous méprenez pas, cet homme a prouvé plus d’une fois, avec détermination et acharnement, qu’il avait plus de cœur au ventre que quiconque.
Adoptés par Rolland Sigouin et Françoise Brochue, ils le nommèrent Jean-Marie Vianney Sigouin, ou plus précisément, Vianney. En 1953, la famille déménage dans la région de Dubreuilville pour le travail à Dubreuil Brothers Limited. L’entreprise forestière en recherche de familles pour s’établir. La sienne a fait partie des premières à habiter à la Magpie. Un petit village à 25 km de Dubreuilville.
Enfant très actif, il adorait le travail manuel. Inspiré par M. Boulay, électricien chargé de relier l’électricité aux maisons de la Magpie, le mentor l’initie à son domaine. Toutefois, Vianney rencontra des difficultés au niveau scolaire en lecture et écriture, sans parler des moqueries de plusieurs. Mais il forge son caractère, continue d’avancer et trouve d’autres moyens d’apprendre. Avec l’aide de ses proches et de sa persévérance, il apprend les bases par cœur et développe d’autres manières de faire jusqu’à créer ses propres outils!
Une fois sur le marché du travail, il travaille fort pour se prouver. Avec ses efforts, il gagne le respect et l’amitié de plusieurs. Pileur de lattes, gardien de nuit et même opérateur de machinerie lourde. Il devient l’un des opérateurs du Spoutnik, invention d’Augustin Dubreuil qui a révolutionné l’utilisation de nombreuses scieries au Canada.
Le bénévolat dans sa communauté étant son moyen de rester sur le droit chemin, elle devient aussi une seconde nature. Année après année, il participe aux évènements locaux et fait partie des organisations telles que les Chevaliers de Colomb et le club des Lions. Pendant 16 ans, il est pompier volontaire.
Son motif? «Ça, c’est moi», affirme-t-il.
En 1977, il épouse sa complice Jacqueline St-Amant et devient propriétaire d’une entreprise de Radio Transmetteur FM. Dans la même année, il commence à fonder sa famille. Avec sa petite entreprise de radio, il apporte son aide à ceux qui sont dans le pétrin, notamment des camionneurs de billots grâce à ses tours captant les fréquences les plus éloignées. Une d’une hauteur de 50 pieds située en haute altitude dans le bois et l’autre de 64 pieds dans sa cour! Après la fermeture de son commerce en 2018, il continue à communiquer avec des gens de Wawa, Sault-Ste-Marie, du Québec et des Pays-Bas!
Aujourd’hui, Vianney, même retraité, est brigadier, beau temps, mauvais temps. Chaque matin, il parle encore avec ses amis une à deux fois par jour à travers son système radio. Père et maintenant grand-père, il vit toujours dans le petit village qu’il a vu grandir sous ses yeux.
Toutefois, humble homme qu’il est, il lève la chandelle à ceux qui l’ont aidé et qui en ont fait l’homme qu’il est aujourd’hui.