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le Mercredi 18 mai 2022 0:23 Tapage

Grandir en Côte d’Ivoire

Le drapeau de la Côte d'Ivoire — Photo : Shutterstock
Le drapeau de la Côte d'Ivoire
Photo : Shutterstock
Être fière de ses origines et d’où l’on vient est l’un des sentiments les plus agréables que l’on puisse ressentir. C’est un mélange de reconnaissance et de fierté qui nous envahit. Grandir dans un environnement rempli de musique, de cuisine, de culture aussi diverse les unes des autres m’a permis d’avoir une enfance incroyable dont je suis reconnaissante. Pour avoir passé mon enfance en Côte d’Ivoire, je peux vous dire que çal prendrait toute une vie pour parler de ce magnifique pays et tout ce dont il regorge.
Grandir en Côte d’Ivoire
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Être fière de ses origines et d’où l’on vient est l’un des sentiments les plus agréables que l’on puisse ressentir. C’est un mélange de reconnaissance et de fierté qui nous envahit. Grandir dans un environnement rempli de musique, de cuisine, de culture aussi diverse les unes des autres m’a permis d’avoir une enfance incroyable dont je suis reconnaissante. Pour avoir passé mon enfance en Côte d’Ivoire, je peux vous dire que çal prendrait toute une vie pour parler de ce magnifique pays et tout ce dont il regorge.

Grandir en Côte d’Ivoire, englobe tellement d’expériences et d’apprentissages que j’essayerai d’aborder pour vous faire voyager.

Les jeux

En Côte d’Ivoire, il est très fréquent de voir les enfants jouer à l’extérieur pendant une journée complète sans vouloir se reposer. Je me souviens qu’on jouait à toutes sortes de jeux très amusants. Il y a avait une multitude de jeux qu’on pouvait jouer, ce qui rendait nos moments de divertissement encore plus joyeux et intéressant.

Les filles jouaient à des jeux comme la marraine, mais plus souvent à l’Abicici. L’Abicici est une sorte de jeu de corde, mais relier graduellement aux genoux, cuisses, reins de deux personnes. On s’amusait aussi à cuisiner tout ce qu’on trouvait; rien de mangeable. On jouait aussi avec les garçons à des jeux de billes.

L’après-midi, on avait cette sorte de routine de jeux qu’on prenait plaisir à jouer. C’était la chasse aux animaux ou on devait éliminer le plus de personnes dans la zone. Deux personnes étaient chargées de se lancer une balle en essayant de toucher le maximum de personnes. Plus on grandissait, plus on s’intéressait aux jeux de la société africaine, comme l’Awalé ou encore le Ludo.

La musique et la danse

On ne peut pas parler de la Côte d’Ivoire sans évoquer ses divers styles musicaux. Je me rappelle qu’on organisait chaque fois des concours de danse ou chant à l’improviste. On pouvait danser sur du zouglou et dans la minute qui suivait sur du coupé-décalé ou encore du zoblazo.

Ces styles de musique sont originaires de la Côte d’Ivoire et très populaires chez les Ivoiriens. Chez nous, on avait cette habitude de mettre des chansons zouglou après de longues journées. Pendant que les chansons passaient, je voyais mes tantes, oncles, cousins chanter les paroles comme s’ils les avaient écrites.

Danser c’est comme se défouler. Même si je n’ai pas les talents de danseurs des membres de ma famille, c’est devenu comme une thérapie chez nous.

Les expressions

Les Ivoiriens parlent très souvent l’argot qu’on appelle le «nouchi». C’est une langue de rue couramment parlée et qui s’insère peu à peu dans la langue française. Le mot «enjaillement» vient d’ailleurs de cet argot. On parlait très souvent dans cet argot, ce que nos parents détestaient d’ailleurs.

Parler nouchi pour les adultes, c’était un peu délinquant. Pour eux, cela nuisait à notre capacité de parler en français. J’adorais entendre les jeunes adultes parler en nouchi. Il avait l’air cool et vivifiant.

Les Ivoiriens ont aussi des expressions à eux. Par exemple : «mettre sur petit vélo», qui veut dire poser un lapin à quelqu’un. Ou encore, «s’enjailler», qui veut dire avoir du fun.

Grandir en Côte d’Ivoire c’est tellement incroyable que les mots en eux même ne suffisent pas pour l’expliquer. Passer mon enfance en Côte d’Ivoire m’a permis de voir la chance que j’ai d’avoir cette diversité culturelle qui forge mon identité sociale au fil du temps.