À la suite de la soumission des 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, le gouvernement du Canada tente de s’engager à se réconcilier avec les peuples autochtones. C’est grâce aux braves survivants qui ont raconté l’affreux passé des pensionnats autochtones et des injustices auxquelles ils ont fait face que les Canadiens ont pu apprendre la vérité.
Le 11 juin 2023, la classe du cours Les voix autochtones contemporaines de l’École secondaire catholique Franco-Cité a eu l’opportunité de connaitre la vérité et faire un pas vers la réconciliation lors de leur voyage à l’ancien pensionnat à l’Université Algoma à Sault-Ste-Marie. Plusieurs différents arrêts pendant le voyage ont permis aux élèves d’en apprendre davantage au sujet des cultures autochtones et de leur histoire.
Le premier arrêt au Northwest Trading Company a été un bel aperçu de la richesse des peuples autochtones. Les élèves ont pu visiter la boutique et acheter des souvenirs et même déguster une bonne crème glacée.
Des ruines
Les élèves se sont ensuite dirigés à l’ancien pensionnat de Spanish. Dès leur arrivée, l’ambiance était lourde. Peu de mots ont été échangés et tous observaient les ruines de ce qui était un endroit de terreur et d’horreur pour les enfants autochtones.
Angélique Levac, une élève de la classe a avoué : «Je me sens comme si les murs pouvaient parler. J’ai senti les émotions des petits enfants terrifiés même si tout ça est arrivé des années passées.»
Tammy desOrmeaux, du Conseil scolaire catholique Franco-Nord, a procédé avec une cérémonie de purification pour chasser l’énergie négative et bien commencer leurs apprentissages. Par la suite, les élèves ont fait le tour du pensionnat, observer et imaginer ce que les petits enfants autochtones ont subi après avoir été arrachés à leur famille.
Pour honorer tous les enfants autochtones disparus, abusés ou décédés, des roches orange ayant des messages positifs ont été déposées près de la porte principale démantelée. Plusieurs émotions ont été partagées avant la visite du parc et des monuments commémoratifs de l’autre côté de la rue.
Pour finir la journée, le groupe s’est dirigé vers Sault-Ste-Marie où ils ont pu déguster un bon repas chez Chummy’s Grill à la Première Nation Batchewana. En effet, Chummy’s Grill est un restaurant qui offre des mets autochtones traditionnels et qui met en valeur des sculptures de bois faites dans la région.
Un lieu marqué
Le lendemain matin, la classe s’est rendue à l’Université Algoma, qui était un pensionnat auparavant. Les élèves ont eu la chance d’être guidés par Chelsie Parayko, une jeune dame résiliente qui vit encore les traumatismes causés par les pensionnats et les injustices envers les membres de sa famille.
Elle a non seulement guidé les jeunes à travers plusieurs éléments marquants de l’ancien pensionnat, mais elle a aussi partagé ses expériences personnelles en tant que survivante du traumatisme intergénérationnel. Tous ont été captivés par l’histoire préservée sur les lieux.
Ensuite, la dame a mené les élèves vers le cimetière où les membres qui dirigeaient l’institution et certains des enfants reposaient. Cependant, les élèves ont vite remarqué que peu de jeunes autochtones pouvaient y être retrouvés, ce qui semblait étrange puisque les archives démontraient un nombre très élevé de disparitions ou de décès. En effet, l’Université Algoma a été un site parmi plusieurs au Canada à entamer une fouille du sol pour essayer de retrouver des ossements. La fouille a déjà débuté et continuera jusqu’en 2024.
Les élèves ont été choqués de marcher sur un terrain où il y a une grande possibilité que des petits enfants innocents aient été enterrés sans même avertir leurs parents. Beaucoup d’autres faits inconcevables ont été partagés, plusieurs que le groupe ne connaissait pas.
Après cette tournée émouvante, la classe a pu explorer le Shingwauk Hall, là où plusieurs histoires des survivants sont affichées. On peut aussi voir des photos des fondateurs du Children of Shingwauk Alumini Association, qui a pour but d’informer et de sensibiliser les gens aux dommages causés par les pensionnats.
Partages
Finalement, dans un cercle de partage, les élèves ont eu la chance de discuter de leurs impressions de la tournée, d’exprimer leurs émotions et de divulguer ce qui les a marqués.
L’élève Emma Rivet affirme : «Selon moi, un des moments les plus marquants de notre voyage était de voir le cimetière et toutes les pierres tombales à l’Université Algoma. Ce moment m’a particulièrement émue, puisque j’ai réalisé que ces enfants sont partis beaucoup trop vite.»
Ce que les élèves ont observé, c’est qu’en dépit des efforts du gouvernement canadien et des églises d’assimiler les enfants autochtones, ce peuple a su persévérer à travers toutes les horreurs et les atrocités. Malgré tout ce qu’ils ont vécu, ils sont toujours là, vibrants et forts.
La classe de Mme Aubin, Mme Pépin et Mme Tammy desOrmeaux ont énormément apprécié l’expérience et les apprentissages retenus durant le voyage. Les élèves croient que ce genre de sortie devrait être intégré dans d’autres cours et dans toutes les écoles, puisque l’histoire des pensionnats autochtones fait partie de l’histoire canadienne et c’est la responsabilité de tous et de toutes de s’éduquer sur ces réalités.
La classe encourage fortement le public à s’informer sur l’histoire des peuples autochtones, des Métis et des Inuit en plus de s’impliquer dans diverses activités pour devenir de meilleurs alliés. Pour terminer, merci à tous ceux qui ont rendu cette sortie possible, car l’impact est grand et profond.