Connaissez-vous le Liban? Êtes-vous capable de l’identifier sur une carte du monde? Le Liban est un tout petit pays entouré par la Syrie et Israël.
Pour moi, le Liban fait partie de ma vie parce que je suis moitié Libanaise, moitié Canadienne. Je suis allée au Liban plusieurs fois dans ma vie. J’ai même été baptisée à la cathédrale Saint-Paul, à Harissa.
Mais avec la guerre qui règne actuellement, et tout ce qui se passe depuis plusieurs années, je n’ai pas pu y retourner. À travers ces mots, j’aimerais vous parler de mes souvenirs par rapport au pays du Cèdre.
Quand je pense au Liban, je me souviens de l’église Saint-Charbel. Partout, il était question de sa vie et des miracles qu’il a faits. Je me rappelle aussi de la maison de Jiddo (grand-père) et de Téta (grand-mère) et de la grande famille. Tout le monde se donnait plein de bisous! Lors des occasions spéciales, il y avait une table remplie de nourriture libanaise que Téta préparait pendant des heures.
Je me souviens également que toute la famille allait visiter le grand Jiddo (mon arrière-grand-père de 103 ans!) qui vit à Maghdouché, au sud du Liban. Quand on allait chez lui, nous fêtions toujours quelque chose : un anniversaire, une journée importante, une fête de Saint… Dans mes souvenirs, je vois un jardin rempli de raisins verts chez grand Jiddo (mais moi je ne les aimais pas, car il y avait de gros pépins dedans). Puis, grand Jiddo portait toujours un pyjama et il restait sur la même chaise, à sourire, parce qu’il était heureux d’être avec nous.
Le stress de la guerre
Si vous regardez les nouvelles, vous savez que le Liban est en guerre. C’est politique et compliqué. Et moi, ça me rend triste. À cause de cette guerre, de ce stress, de cette incertitude et de cette violence, je vois que :
- Jiddo et Téta regardent les nouvelles chaque jour à la télévision. Elle est toujours allumée pour être certain de ne rien manquer;
- Mes grands-parents appellent la famille au Liban chaque jour pour s’assurer que tout le monde va bien;
- Papa n’agit pas comme d’habitude; il est stressé à cause de ce qui se passe.
Parfois, je pense que c’est la fin du grand Jiddo, car Israël peut juste jeter une bombe sur sa maison et ce sera fini pour lui. Et je suis très triste et inquiète à cause de cette guerre, car la dernière fois que je l’ai vu, c’était en 2019, avant la pandémie. J’avais à peu près 6 ans et demi et mon frère, Anthony, avait 5 ans. Je ne l’ai jamais revu depuis, puisque le pays est trop instable.
C’est un pays très dangereux en ce moment : parfois ça va bien, parfois ça va mal. Cependant, il faut se rappeler que le Liban est comme le Phénix qui renait de ses cendres.