Le film français Arthur Rambo explore une situation de plus en plus fréquente : l’implosion incontrôlée d’une vie par son passé numérique.
Karime D vient de lancer un livre qui parle des défis vécus par sa mère algérienne pour faire sa vie en France. Encensé par la critique, sa gloire est de courte durée. De vieux tweets écrits à une autre époque sont déterrés et, tout aussi soudainement, le public se retourne contre lui.
Le film explore l’effet de cette vague de haine sur son auteur qui avait oublié l’existence de cette partie de lui-même, sur ses relations avec ses amis, sur sa famille. Oui, Karim essaie de s’en défendre au début. Puis il accepte sa responsabilité. Mais même cette étape est ébranlée lorsqu’il apprend que ses tweets, pourtant si violents, donnaient du courage et de l’espoir à une jeunesse oubliée par la société française.
Heureusement, le film a la décence de nous présenter les deux côtés de la médaille. L’effet des tweets sur deux parties de la société et leur réponse face à la réponse. On y aborde principalement la «cancel culture», mais aussi le racisme, l’antisémitisme et les problèmes de la société française avec les immigrants et les musulmans.
On n’essaie pas non plus de nous enfoncer la bonne réponse de force dans les oreilles. Si vous entrez dans le film avec l’esprit ouvert, vous aurez de la difficulté, tout comme Karim, à discerner qui a raison.
Je vous recommande Arthur Rambo, si ce n’est que pour comprendre les ramifications que peuvent avoir 140 caractères… dans un sens ou dans l’autre. Il est disponible dans les films en ligne de Cinéfest jusqu’au 26 septembre à midi.