le Vendredi 13 septembre 2024
le Vendredi 14 avril 2023 10:57 Arts et culture

Des plantes qui chantent

Les plantes écoutent un film d’horreur… — Photo : Julien Cayouette
Les plantes écoutent un film d’horreur…
Photo : Julien Cayouette
Sudbury — Un monde postapocalyptique où les plantes se font rares a envahi la Galerie du Nouvel-Ontario (GNO). Leur installation a été menée par l’artiste fransaskoise Laura St. Pierre et son exposition : Sème la peau.
Des plantes qui chantent
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Laura St. Pierre devant deux photos de l’exposition Sème la peau à la GNO. Elle est la Semeus, son personnage vivant dans un monde sans plantes et animaux, et prend les photos elle-même. 

Photo : Julien Cayouette

L’exposition contient deux sections : une première qui a déjà été présentée en Saskatchewan et une nouvelle expérience à l’étage. À cet endroit, Mme St. Pierre a expérimenté avec un système qui convertit l’activité électrique des plantes en ondes sonores. Elle leur montre et leur fait entendre des films d’horreur où les plantes s’attaquent aux humains. 

«Les plantes réagissent aux films.» Mme St. Pierre dit avoir décelé des fluctuations similaires lorsque les mêmes sections de film repassent. «La musique est pas mal belle et douce. Elle fait  un peu [science-fiction].»

Elle a travaillé sur ce projet pendant sa résidence d’une semaine à la GNO et commence à peine à explorer cet univers musical. Avec l’application, elle peut modifier le son et les «instruments». Les plantes fournissent les notes.

La mélodie produite par les plantes dans l'expérience de Laura St. Pierre (et en arrière-plan les conversations lors du vernissage de l'exposition).

Une des miniserres créées par Laura St. Pierre.

Photo : Julien Cayouette

L’univers de la Semeuse

«J’aime vraiment explorer la relation entre l’être humain et la nature», explique Mme St. Pierre. 

La première exposition s’articule autour d’un personnage nommé la Semeuse. «Elle habite un temps où il ne reste plus de plantes, plus d’animaux, mais elle crée des petits jardins et elle les protège de l’environnement.» 

Cette activité est reflétée dans les photos accrochées aux murs de la GNO, dans des vidéos de surveillances que l’on peut observer dans une cabane en bois installée dans la galerie et dans quelques petites installations où des plantes poussent dans des serres improvisées et recouvertes de plastique.

La cabane est un poste de surveillance. Sur chacun des écrans, la Semeuse prend soin de ses plantes, comme si elle était dans les locaux de l’image projetée sur le mur.

Photo : Julien Cayouette

Les films postapocalyptiques sont un de ses genres préférés, ce qui la pousse à imaginer la vie sans plantes et sans animaux. 

«On prend toujours les plantes pour acquises. Qu’elles vont toujours être là pour prendre soin de nous, nettoyer l’air pour nous. J’aimerais qu’on prenne plus soin de la planète. Qu’on arrête de prendre pour acquis que l’on peut faire ce que l’on veut. Qu’on comprenne mieux que l’on fait partie de la nature au lieu d’essayer de la dominer.»

Sème la peau restera en place dans le local de la GNO à la Place des Arts jusqu’au 20 mai. La Galerie est ouverte du mardi au samedi de 12 h à 18 h.

Photo : Julien Cayouette