Michelle Loubert a déjà joué des rôles dans des pièces théâtrales anglophones, mais c’est la première fois qu’elle franchit le pas de jouer en français. «C’était important pour moi de jouer dans ma langue maternelle. Mais c’est très différent. C’est tout à fait un autre rythme. Parfois je ne prononce pas les syllabes de la bonne façon», dit-elle.
Michelle Loubert a tout de même relevé le défi. Malgré un accident survenu en 2012, elle a gardé ses réflexes de scène. «Je ne me rappelle pas exactement de ce que je jouais avant 2012, mais comme je suis poète et que je chante dans une chorale, j’ai une certaine facilité avec les textes», précise-t-elle.
Michelle Loubert aime beaucoup son personnage, Kaka. «C’est une bibitte qui creuse. Un insecte souterrain super simple et qui ne pense pas. Je prends beaucoup de plaisir à jouer», assure-t-elle.
Le trac? Elle n’en a pas, alors que la première représentation approche à grands pas. Elle a hâte d’enfiler son costume et retrouver le public avec ses camarades sur scène.
Camille Dillon joue elle aussi pour la toute première fois dans la troupe communautaire. L’élève de 12e année à l’École secondaire Macdonald-Cartier a tout de même déjà une bonne expérience de scène.
Elle joue le rôle de Mimi, une autre bibitte. «Contrairement à Kaka, Mimi ne creuse pas. Elle réfléchit seulement. Elle est bien drôle. Elle aime ça pogner le crédit des autres. Elle fait croire qu’elle creuse elle aussi, mais elle ne le fait jamais», décrit-elle.
Elle fait partie de la troupe des Draveurs de son école secondaire et a pris part à la brigade du Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) au cours des trois dernières années. «Cela m’a vraiment fait aimer le théâtre. J’ai trouvé une passion là-dedans», témoigne-t-elle.
Quand elle a entendu parler de la pièce communautaire, elle s’est dite pourquoi pas. Elle a participé aux auditions et elle a décroché un rôle. Elle a réussi ensuite à entrainer dans la pièce son camarade d’école et coéquipier des Draveurs, Caleb Gagnon, qui joue le rôle d’un autre insecte, Dodo.
Camille Dillon n’a pas de grandes difficultés avec le texte de Michel Ouellette. «Il peut vraiment être interprété de différentes façons. On peut jouer avec ce qui est écrit comme avec les personnages. Je trouve ça vraiment le fun qu’on puisse lui donner notre propre twist», note-t-elle.
Stressée? Oui. «Mais c’est cela la beauté du théâtre. Ça aide juste à être meilleur», souligne-t-elle.
Un texte qui inspire
Issac Robitaille, lui, dit ne pas connaitre de stress. Même s’il s’agit de sa première pièce avec la troupe communautaire, c’est un jeune comédien d’expérience. «Le trac, c’est seulement un petit bourdonnement dans le ventre, cinq minutes avant le début du spectacle. Mon père cite souvent Brel : le jour où il n’avait plus peur avant d’aller sur scène, il a arrêté de chanter», raconte-t-il.
Titulaire d’un bac en théâtre à l’Université Laurentienne, il affirme avoir une bonne capacité de mémorisation. «Après deux semaines, j’avais mon texte en bouche, de mémoire.»
Cela fait quelques années qu’Issac Robitaille envisage de participer à la troupe communautaire, mais aucune pièce ne l’avait vraiment accroché, assure-t-il. Cette fois-ci, c’était différent. «J’ai vu que c’était du théâtre absurde, celui que j’avais le plus étudié. C’est un courant littéraire que j’aime beaucoup, qui de plus est écrit par un auteur respecté.» Son rôle, Hubert, réserve des répliques tout à fait drôles.
L’artiste anglophone Darlene Sovereign s’est elle aussi jointe à la Troupe communautaire pour la première fois. Elle a un peu étudié le français à l’école, mais elle n’en garde pas de grands souvenirs.
Elle a surtout appris son français pendant ses voyages prolongés au Maroc. Aujourd’hui elle franchit un autre pas autrement plus audacieux. «J’aime la communauté francophone de Sudbury et je me sens bien accueillie. Cette participation me permettra de nouer des liens encore plus solides avec la francophonie», indique-t-elle.
Darlene Sovereign a elle aussi hâte d’enfiler son costume pour jouer le rôle de Titi, une autre bibitte qui réfléchit, mais qui ne creuse pas.
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Il y a 30 ans…
Denis Lapalme a joué dans sa première pièce communautaire il y a 30 ans. C’était La Tempête, de Shakespeare.
La terre est gronde, c’est sa dixième participation. Il joue le personnage de Crayon, un monsieur qui voyage avec sa femme et un autre homme. C’est lui qui pilote l’avion qui va s’écraser sur l’ile où se trouve déjà Hubert (Isaac Robitaille) et Henriette (Nadia Simard). Sa femme le trompe avec l’autre gars, mais il va rebondir sous une forme un peu bizarre, dévoile-t-il.
Le style du texte de Michel Ouellette n’est pas tout à fait étranger à Denis Lapalme. Il a déjà joué un rôle dans une pièce au style similaire : Rhinocéros d’Eugène Ionesco.
«Le texte comporte beaucoup de jeux de mots, mais ça reste un langage familier», dit-il.
M. Lapalme ne trouve pas de difficulté à jouer avec des comédiens qui jouent pour la première fois. «Moi aussi je suis passé par là il y a 30 ans. Le TNO nous encadre très bien. Il suffit d’apprendre ses lignes et maitriser son trac», ajoute-t-il.
Après 30 ans de théâtre communautaire, Denis Lapalme affirme tout de même ressentir un peu de trac à la veille du premier spectacle.
Justin Bélanger, qui joue une sorte de troisième roue dans la vie du couple dont l’avion s’écrase sur l’ile, Hugo, semble être le moins stressé. Titulaire d’un baccalauréat en théâtre, il connait aussi la scène depuis son enfance. De même qu’il a joué dans plusieurs pièces communautaires.
Lui aussi encourage et soutient les tout nouveaux arrivants dans la Troupe communautaire.
Dillon Orr, à la mise en scène, dit prendre beaucoup de plaisir à observer l’évolution des nouveaux acteurs. «Je peux assurer qu’ils ne ressemblent pas du tout aux personnes qui sont arrivées à la première séance. C’est cela la beauté du théâtre. Il transforme les gens. Il leur donne de l’assurance et les porte vers le meilleur», conclut-il.
La terre est gronde sera présentée du 14 au 16 décembre à la Place des Arts. Pour réserver votre place, visitez http://letno.ca.