Le début de l’expérience théâtrale nous mène au bistro de la Place des Arts, où nous créons notre «trousse de survie», un choix divers de sac banane, un morceau de linge où nous écrivons un rêve ou un regret dans notre vie, une couronne en tissu avec un choix de couleur de tissu déterminant si le spectateur veut participer activement ou pas à un certain moment dans la pièce de théâtre, tout ceci inscrit sur un papier d’instruction.
Par la suite, la performance est apportée à nous, où quatre des cinq comédiens et comédiennes nous offrent un avant-goût de la thématique et du style de la présentation principale. Les performeurs nous guident vers le Studio Desjardins. L’aménagement de l’espace est utilisé de façon unique pour la présentation. Pour le contenu de la pièce de théâtre, on sentait le thème apocalyptique avec l’environnement sonore, les costumes, le texte ainsi que la scénographie.
Un carnaval théâtrale unique
Le placement des spectateurs offre une perspective intéressante de la pièce de théâtre. On se pose la question si un spectateur était placé à un autre endroit, aurait-on une expérience différente de la pièce? Généralement, le jeu et la mise en scène des performeurs assurent que tout le monde voit l’entièreté des actions de la pièce. Tous les comédiens sont costumés pareillement, avec des combinaisons de mineurs ou de concierges bleu-gris avec des éléments de costumes qui les distinguent, ainsi que des couronnes comme les spectateurs. L’environnement sonore est créé en direct par un musicien, déguisé en combinaison rouge éclatant. Fourni d’une multitude d’instruments et de machines de loop, qui permet au musicien de créer une trame élaborée. Armé d’un ukelele, une guitare, un synthétiseur, un micro et plus encore, le spectateur est garanti d’un divertissement spécial de Martin Dawagne, capable d’un travail énorme d’enregistrement et de création musicale en direct. De l’autre coin, aussi déguisée en combinaison rouge est la régie qui s’occupe des éclairages. Sur scène, cinq performeurs nous offrent un jeu émotionnel avec des états d’âme qui changent constamment. De plus, la scénographie dynamique qui ajoute au jeu nous offre une performance amusante. Par exemple, avec un luminaire rond qui représente la lune qui tombe, un rideau blanc ajoute à la dynamique, représentant la surface de la lune qui atterrit sur terre, écrasant doucement les joueurs. Le décor animé offre beaucoup de soutien au texte poétique et complexe de l’auteur et cometteur en scène.
Relations de personnages ; toujours à identifier
Puisque les performeurs jouent des personnages qui continuent à changer d’état d’âme, le spectateur a de la misère à placer certaines relations que les personnages se forment. À plusieurs reprises, le comédien David Bélizaire, fait face aux quatre autres performeurs comme étant antagoniste, parfois leader, parfois manipulateur. Le jeu de Chloé Thériault et Virginie Charland nous donne l’impression qu’elles travaillent ensemble pour se soutenir, mais n’ose pas interagir longuement avec les autres. Le jeu semblait parfois comme un chœur théâtral où les personnages ne se distinguent pas comme individu, mais agissent comme un collectif perdu, faisant penser à la pièce de Maurice Maeterlinck Les Aveugles ou bien les sorcières visionnaires de Macbeth de Shakespeare. Le jeu était difficile à suivre et le texte se comprenait difficilement. L’intrigue simple de la fin du monde et l’histoire avait des moments d’extases explosifs et des moments agressifs et violents comme dans l’histoire du livre Sa Majesté des mouches. Le texte était embrouillé d’énumération, de répétition, d’allitération et de périphrase, malheureusement. Sans manuscrit, les enjeux entre les personnages ainsi que les brefs moments de monologues étaient difficiles à suivre. L’interprétation des performeurs aidait le public à identifier certains moments clés d’action. Cependant, le spectateur s’éloignait de la mise en œuvre, commotionné par la complexité des répliques.
Pour satisfaire un public amateur de théâtre, ODE est une œuvre à plusieurs actions qui exige une importante concentration sur le texte lourd et assoiffé de sens. Pour un public qui a déjà vu de nombreuses pièces, c’est définitivement une pièce unique en son genre qui espère nous faire vivre un ébranlement de notre quotidien. Un dernier spectacle pour la série adulte de la programmation 2023-2024 du Théâtre du Nouvel-Ontario.