le Lundi 17 février 2025
le Jeudi 31 octobre 2024 13:00 Arts et culture

Clémentine, un théâtre d’objet à découvrir

Léa Atoui — Photo: Courtoisie
Léa Atoui
Photo: Courtoisie
Après la présentation de Michel(le) au début d’octobre, le Théâtre du Nouvel-Ontario prévoit, pour sa saison 2024-2025, un second spectacle à la Place des Arts le 2 novembre : la pièce théâtrale Clémentine - Une histoire (vraie). L’œuvre évoque des épreuves auxquelles les enfants sont confrontés après la séparation de leurs parents.
Clémentine, un théâtre d’objet à découvrir
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Le spectacle auquel les Sudburois assisteront cette fin de semaine est une pièce de théâtre pour le jeune public, 6 à 10 ans, mais qui s’adresse à tous les âges. La pièce parle d’une petite fille qui s’appelle Clémentine, dont les parents se séparent, comme l’explique Anaïs Pellin, comédienne, autrice, créatrice et directrice artistique de la Kleine Compagnie qu’elle a fondée en 2020.

Diplômée en interprétation en 2011, elle a commencé à créer ses projets en 2014, année au cours de laquelle elle a commencé à travailler sur la pièce théâtrale Clémentine – Une histoire (vraie).

Elle habitait alors en Belgique, son pays d’origine, avant qu’elle ne déménage au Canada en 2016.

«L’œuvre rentre un peu dans l’univers de Clémentine, dans son imaginaire, pour voir comment elle appréhende la séparation de ses parents et comment elle va faire pour surmonter cette épreuve de la vie», indique Mme Pellin.

Anais Pellin

Photo: Gaëtan Nerincx

Un théâtre d’objets

Clémentine est une sorte de théâtre peu connu. C’est un théâtre d’objets.

«Dans le théâtre d’objets, on utilise les objets, un peu comme des métaphores. C’est un théâtre très imagé, un peu comme de la bande dessinée», explique Anaïs Pellin.

«On passe d’un épisode à un autre et donc autant les plus jeunes que les plus âgés peuvent apprécier ce style de théâtre. Les Sudburois feront une belle découverte de ce style de théâtre qui est vraiment intéressant», ajoute la comédienne Pellin.

Elle fait également savoir qu’il s’agit d’un théâtre très visuel qui mélange beaucoup les arts plastiques. Il y a moins de grands textes. Il peut y avoir beaucoup de poésie, mais la poésie va plus passer par le côté visuel, selon elle. 

Inspirée par sa propre vie

Quand Anaïs suivait une formation en théâtre d’objet, on a demandé à ceux qui participaient à cet atelier de travailler sur un souvenir qui les avait marqués. 

«Mes parents sont séparés et donc j’ai commencé à travailler sur ce souvenir-là», raconte Mme Pellin.

«Toutefois, la pièce est une autofiction parce que ce n’est pas ma vie. Je ne m’appelle pas Clémentine, je n’ai pas une petite sœur, j’ai trois grandes sœurs, mais je me suis basée sur des souvenirs que j’avais, mais aussi sur des récits que j’ai entendus quand j’étais jeune», poursuit-elle.

Anaïs Pellin avait des amis et des cousines qui avaient aussi des parents séparés. Et même au sein de l’équipe avec laquelle elle travaillait, il s’en trouvait qui avaient vécu cette situation. Ils ont raconté des expériences qu’ils avaient vécues par rapport à la séparation ou par rapport au deuil qui s’en suivait. Et elle s’est inspirée de tout cela.

Anne-Marie Levasseur

Photo: Andréanne Gauthier

Elles jouent à deux

La pièce Clémentine est jouée par deux comédiennes : Anaïs Pellin et Anne-Marie Levasseur. Cette dernière a intégré le projet en 2019. 

«Anaïs Pellin voulait venir faire une période de travail avec les gens du Théâtre de la Pire Espèce – une compagnie de théâtre d’objets à Montréal -, elle voulait trouver une comédienne pour l’accompagner pour ses laboratoires à Montréal. La compagnie a pris l’initiative de lui proposer de travailler avec moi. On s’est rencontrées après, et on travaille ensemble depuis», raconte Mme Levasseur.

Elle a vite accepté l’offre parce qu’elle aime beaucoup le théâtre d’objet.

«Mais aussi, j’étais intéressée par l’histoire qu’Anaïs voulait raconter, une histoire qu’on entend très rarement : une pièce de théâtre pour enfants, qui parle non seulement de la séparation des parents, mais qui évoque aussi la résilience», souligne Anne-Marie Levasseur. 

«Apprendre à vivre avec nos soucis du quotidien, avec des deuils, comment on les transforme. C’est rare qu’on parle de ça, le sujet m’interpellait beaucoup», dit-elle.

Jusqu’à présent, Clémentine a notamment été jouée à Montréal, en Saskatchewan, en Colombie-Britannique, mais également au Sénégal, en Afrique. 

Qui se cache derrière la grosse sucette sur l’affiche?

L’ambassadrice et la porte-parole de la pièce de théâtre Clémentine – Une histoire (vraie) est une jeune élève de l’École publique Hélène Gravel. 

C’est elle qui figure sur l’affiche de la pièce et sa mère, Isabelle Carignan ne cache pas sa fierté : «Léa a fait des séances de photos et elle a participé à l’enregistrement d’une publicité pour la radio Le Loup FM de Sudbury et pour les médias sociaux du TNO».

Avec son lien de «parent partenaire», Isabelle Carignan a fait venir Marie-Pierre Proulx, directrice artistique du TNO, et Maxime Cayouette, médiateur culturel, à l’École publique Hélène Gravel pour donner un atelier aux élèves de 3e et de 4e année qui vont aller voir la pièce avec l’école. 

«Trois classes ont vécu cet atelier le 21 octobre dernier. Les élèves ont beaucoup aimé. Un grand merci à Mme Sylvie, la directrice, de son ouverture d’esprit et de sa flexibilité», dit-elle.

Elle fait savoir également qu’un concours a été lancé pour découvrir quelle élève de l’école était cachée derrière la grosse sucette sur l’affiche. «Les élèves ont beaucoup discuté par rapport à ce concours pour découvrir qui est l’ambassadrice cachée.64 élèves de l’école ont participé au concours et 42 ont eu la bonne réponse. Deux élèves de l’école ont gagné un forfait familial (adultes et enfants) pour aller voir la pièce de théâtre le 2 novembre prochain», ajoute-t-elle.