C’est la grande salle de la Place des Arts (PdA) qui accueillera le spectacle doublement unique en son genre. L’Encyclopédie de l’échec est le produit collectif d’une douzaine de personnes et dédramatise une situation qui devrait préoccuper bon nombre de personnes.
«La pièce de théâtre a la spécificité d’être créée en collaboration avec un collectif de jeunes artistes locaux qui s’appelle le Collectif Vivarium», explique la directrice artistique du Théâtre du Nouvel-Ontario, Marie-Pierre Proulx, qui participe au projet de la pièce théâtrale au niveau de la mise en scène, de la direction artistique et de l’écriture.
«On met de l’avant des voix de Sudbury, des artistes d’ici qui ont fait le choix de s’établir, de rester à Sudbury, et de créer, de faire leur carrière ici, on voulait vraiment célébrer ça», lance Mme Proulx.
L’équipe s’est réunie autour de la vaste question de l’échec qu’on peut subir tant sur le plan personnel que sociétal.
«On a l’impression qu’il y a des choses qui s’effondrent autour de nous, que ça va mal. Mais alors, qu’est-ce qu’on fait face à cela? Qu’est-ce qu’on fait face à ce sentiment d’échec?», demande-t-elle.
Mme Proulx indique qu’ils y ont réfléchi et «on en ressort finalement un spectacle assez éclatant, très humoristique également. Le sujet peut paraître lourd, mais c’est une bonne comédie qu’on propose aux spectateurs avec ce projet-là».
D’où est venue l’idée?
Marie-Pierre Proulx mentionne que des artistes locaux se sont rassemblés en 2023, deux années seulement après la fermeture de plusieurs programmes en français à l’Université Laurentienne.
«Les artistes, de leur part, traversaient une situation difficile sur le plan financier. Ce n’était pas si facile de souhaiter vraiment vivre comme artiste dans le Nord», déclare-t-elle.
Devant ces défis, ils avaient le sentiment que tout s’écroulait et ont ainsi pensé à produire un spectacle ensemble autour de tout cela.
«On a fini par prendre ces défis-là et avons cherché à en faire quelque chose qui devienne un outil pour avancer», révèle-t-elle.
On apprend de ses échecs
La directrice artistique du TNO estime qu’il faut dédramatiser les choses quand on vit des situations difficiles.
«Le spectacle se termine avec une situation très concrète. Les personnages nous amènent à reconnaitre que, finalement, un échec, c’est aussi une occasion de se reprendre puis de réussir, d’apprendre ou de faire les choses différemment», fait-elle remarquer.
Antoine Côté Legault, qui est parmi les douze artistes qui ont écrit la pièce et qui en assure la scripte-édition, la complète en soulignant que l’échec est traité dans la pièce comme «la face cachée si on veut de la réussite».
À part les douze artistes, dont six apparaitront sur scène lors de la présentation, les idées sont également venues de la communauté.
«On a passé des entrevues avec des spectateurs du TNO. On leur a posé des questions sur ce que c’est que l’échec. Des échecs personnels, historiques, sociaux ou amoureux sont explorés tout au long du spectacle», indique Antoine Côté Legault.
Un travail d’équipe
Chloé Thériault est une artiste multidisciplinaire sudburoise. Elle fait partie de ceux qui ont écrit L’Encyclopédie de l’échec.
«Marie-Pierre Proulx a eu une vision globale pour cette œuvre. Elle nous a proposé des missions d’écriture. On partait soit seul ou soit en petite équipe, on allait écrire des bouts de texte. Par après, on les a toutes recollées ensemble. On a ensuite formé un comité scripte-édition qui en a pondu une histoire», a-t-elle expliqué.
Elle affirme avoir tiré une expérience positive dans ce projet «dans ce sens que chacun améliore son niveau de communication avec les autres».
Antoine Côté Legault invite les sudburois à venir nombreux assister à la présentation.
«Ils l’apprécieront. La pièce est pleine de rebondissements et de moments inattendus», dit-il.