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le Lundi 27 septembre 2021 19:38 Éducation

L’Université de Hearst et l’Université de l’Ontario français : pas de concurrence en vue

Le recteur de l’Université de l’Ontario français, Pierre Ouellette, ne croit pas que l’UOF viendra jouer dans les platebandes de l’UdeH et affirme que cette dernière demeure un partenaire important pour l’université torontoise. — Crédit : Courtoisie
Le recteur de l’Université de l’Ontario français, Pierre Ouellette, ne croit pas que l’UOF viendra jouer dans les platebandes de l’UdeH et affirme que cette dernière demeure un partenaire important pour l’université torontoise.
Crédit : Courtoisie
L’Université de Hearst et l’Université de l’Ontario français : pas de concurrence en vue
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La rentrée inaugurale de l’Université de l’Ontario français (UOF) du 7 septembre a marqué le début d’un nouveau chapitre, tant anticipé par la communauté franco-ontarienne. Cette rentrée pose la question de la compétition pour le recrutement d’étudiants entre l’UOF et l’Université de Hearst (UdeH). Mais le recteur de l’UOF assure qu’il n’y en a pas.

Le recteur de l’Université de l’Ontario français, Pierre Ouellette, ne croit pas que l’UOF viendra jouer dans les platebandes de l’UdeH et affirme que cette dernière demeure un partenaire important pour l’université torontoise. 

«Ce n’est pas en ouvrant une université à Toronto pour le centre et sud-ouest qu’on va sciemment affaiblir l’Université de Hearst, insiste-t-il. On ne veut certainement pas faire ça», dit celui qui a été recteur de l’université nord-ontarienne avant Luc Bussières. 

L’UOF travaille de près avec l’UdeH pour voir une bonne utilisation de ses programmes respectifs. Une collaboration étroite est envisagée «avec l’Université de Hearst et avec tous les partenaires, dans un premier temps, qui sont gouvernés par des francophones», plus précisément les collèges francophones et les universités bilingues avec qui l’UOF pourrait avoir des atomes crochus.  

M. Ouellette ne sent pas que le recteur de l’UdeH, Luc Bussières, est sur la défensive. Il a jugé sa première rencontre avec lui «très cordiale». Le recteur de l’université torontoise est convaincu que l’union fait la force et que les membres de l’UdeH sont des partenaires avec qui l’UOF sera en mesure de collaborer. 

«On veut continuer de construire le partenariat entre nos deux établissements sur une base de la confiance aussi, assure-t-il. C’est vraiment comme ça qu’on se parle, Luc et moi.» Il ajoute que les échanges avec l’UdeH sont fréquents afin de discuter des services communs qu’ils peuvent offrir à leur clientèle. 

Une rentrée réussie pour l’UOF

L’UOF n’a pas manqué d’obstacles à franchir dans un contexte pandémique, obligeant l’équipe de l’université à travailler intensément pour rendre la rentrée possible, même si les étudiants ne pouvaient vivre l’expérience en personne. 

Malgré les imprévus, le recteur de l’UOF est ravi du démarrage de l’année scolaire, heureux d’être témoin du jour tant attendu de la première rentrée de l’UOF, un rêve de longue date pour tous les francophones ayant défendu sa création bec et ongles. 

L’équipe était fin prête à la rentrée. Cependant, les restrictions sanitaires imposées par la pandémie ont changé la donne en aout, lors des travaux de préparation. Pour l’instant, les étudiants suivent leur éducation à distance. 

Dans les semaines à venir, l’UOF mènera une «rentrée pleine et entière» pour les étudiants qui ont le gout de poursuivre leurs études en personne». 

Le campus a été livré à l’UOF juste à temps pour la rentrée scolaire. Les salles de classe sont développées à la fine pointe de la technologie, notamment les caméras pour la diffusion des cours. Le personnel a eu amplement de temps de formation en classe pour manipuler l’équipement aisément, détaille le recteur. 

Crédit : François Bergeron

70 % d’étudiants internationaux

M. Ouellette déclare qu’autour de 150 étudiants sont inscrits dans un programme de l’UOF, de septembre à avril. Il anticipe toutefois une hausse à la session d’hiver, dans l’éventualité d’un ralentissement de la crise sanitaire qui attirerait plus d’étudiants. Sachant que les citoyens canadiens représentent environ 30 % de la population estudiantine de l’UOF. Tout le reste provient de l’extérieur du pays. 

Le recteur explique que les étudiants internationaux sont plus enclins à venir faire leurs études outremer. Les Canadiens, de leur côté, sont plus difficiles à convaincre et le cycle de recrutement est «beaucoup plus long», pouvant s’étendre sur trois ou quatre ans, soit au début du secondaire. 

«Idéalement, ça commence avant ça, observe M. Ouellette. C’est comme l’Université de Hearst, il faut parler de l’Université de Hearst dans les familles à bas âge, pendant que les enfants sont au primaire. Éventuellement, ça fait son petit bonhomme de chemin et puis les gens finissent par choisir nos établissements.» 

La présence des étudiants internationaux dans les universités francophones est évidente, autant pour l’Université de Hearst que l’UOF. M. Ouellette explique que les universités canadiennes misent sur le recrutement des étudiants de l’extérieur pour des raisons évidentes tel que le revenu supplémentaire pour les universités, mais aussi afin de «diversifier les situations d’apprentissage» et de refléter une image plus mondialisée. 

En dehors des études, le recrutement international encourage les immigrants francophones à se placer, un atout pour les communautés de langue française hors Québec dans lesquelles les étudiants sont actifs durant et après leurs études, argumente le recteur. 

Le plan sur dix ans de l’UOF est de diversifier sa population étudiante ainsi que de multiplier le nombre d’inscriptions. Il veut également que l’UOF ajoute davantage de programmes à son répertoire dans le domaine de l’éducation, la politique publique et la psychologie. Il souhaite que l’UOF continue de former des leadeurs francophones qui seront essentiels à la francophonie provinciale.