Le gouvernement Ford a fait passer un projet de loi le 3 novembre pour imposer une entente de travail et forcer les aides-enseignants, les concierges, les éducateurs de la petite enfance et les secrétaires à rester au travail en imposant une convention collective.
Lundi, alors que les travailleurs menaçaient de continuer leur grève — en principe illégale à ce moment —, le gouvernement a accepté de retirer sa loi et les membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) sont rentrés au travail mardi.
«Le gouvernement de M. Ford, M. Fedeli et M. Lecce, a introduit la loi 28 qui enlève nos droits de négociation, de piqueter et de faire la grève. Ils ne veulent pas nous donner un bon contrat», déplorait le président du local 2799 de la SCFP, Jason Bourdon, vendredi.
«C’est dur de vivre de notre paye. Ça fait plus de dix ans qu’on a des 0 % et des 1 %. La vie coute plus cher et c’est de plus en plus difficile de faire une bonne vie, ajoute-t-il. Il faut deux, trois emplois pour survivre. Après une journée d’ouvrage à l’école, on est fatigué. Ça ne devrait pas être comme ça.»
«On a des familles et des enfants aussi. On est des parents dans les écoles. Ce qu’on demande va être mieux pour les parents, les étudiants et pour nos membres», dit M. Bourdon.
Un geste de solidarité
Des machinistes de North Bay ont donné leur appui aux grévistes en se présentant à la manifestation le vendredi 4 novembre.
Patrice Gravel du local 2412 de l’Association internationale des machinistes s’est dit outré par le traitement que reçoivent les employés de soutien des écoles par la province.
«Tout le monde devrait avoir le droit d’avoir un droit de négocier, un droit de faire la grève. La clause nonobstant, c’est écœurant ce qu’ils font avec ça, parce qu’ils empêchent même de challenger en cour après. C’est complètement antidémocratique», reproche M. Gravel.
«Dans les dix dernières années, ils ont eu 8 % comme augmentation.» Il raconte que sa fille, qui travaille au salaire minimum avec pourvoire de 14 $, fait plus d’argent que les employés de soutien des écoles.
«Ces employés-là, il faut qu’ils aillent au collège pour être des aides-enseignantes. Ça ne fait pas de bon sens. Ils sont sous-payés», affirme-t-il.
«Il y a une pénurie de main-d’œuvre. Le monde va se recycler dans d’autres domaines puis le réseau d’éducation va s’écrouler. Ce que le gouvernement Ford, Fedeli puis Lecce est en train de faire c’est de détruire le réseau de l’Éducation de l’Ontario».
Reprise des négociations
Les choses se sont bousculées le 7 novembre. Après que le premier ministre Doug Ford ait promis de retirer la loi 28 dès que possible, le SCFP a accepté de dire a ses membres de rentrer au travail le 8 novembre.
Si l’atmosphère est meilleure à la reprise des négociations, aucune date n’a été arrêtée pour ce faire. De plus, le gouvernement n’a pas donné de date pour le retrait de son projet de loi. Le Nouveau Parti démocratique dit que ses députés étaient prêts à revenir en chambre le 8 novembre pour «déchirer la loi 28».