le Lundi 9 septembre 2024
le Jeudi 4 mai 2023 15:04 Éducation

La construction identitaire en collaboration avec la communauté

Un atelier de badminton livré à des élèves du CSPNE. — Photo : Courtoisie
Un atelier de badminton livré à des élèves du CSPNE.
Photo : Courtoisie
Nord-Est ontarien — Les conseils scolaires de langue française du Nord de l’Ontario semblent heureux des retombées du programme de microsubventions Vice-Versa. Grâce à celui-ci, leurs élèves apprennent à participer à la francophonie de la province et du pays à travers des activités créées en partenariat avec des organismes communautaires.
La construction identitaire en collaboration avec la communauté
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La directrice générale de la FJCF, Josée Vaillancourt, se réjouit du fait que ce programme est rapidement venu combler un besoin criant dans les communautés et les écoles, soit de faciliter la participation des élèves aux activités leur permettant de vivre leur francophonie à l’intérieur et à l’extérieur des murs de l’école.

Pour sa part, la conseillère pédagogique en construction identitaire et responsable de la coordination du programme pour le Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR), Diane Levesque-Raymond dit avoir remarqué une forme de «stimulation de la curiosité, de la créativité et de l’engagement à la communauté francophone venant des élèves et du personnel grâce à cette subvention». 

L’ancienne coordonnatrice en développement identitaire et personne responsable du programme Vice-Versa pour le Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario (CSPNE), Natasha Lessard, quant à elle, explique que «la subvention a permis aux élèves de constater leur place dans la communauté et de participer pleinement à la francophonie élargie, qu’elle soit locale, régionale, et même provinciale». 

Réitérant l’aspect de fierté identitaire qu’a permis de ressortir ce programme dans la communauté, elle souligne que «les partenaires deviennent des modèles accessibles de francophones de tous genres, œuvrant dans leur milieu tout en vivant leur identité, qui comprend d’une part la francophonie, mais d’autre part les nombreuses autres valeurs qu’ils véhiculent. Les élèves apprennent en s’amusant, en bougeant, en créant; elles et ils s’ouvrent sur le monde et deviennent ainsi des citoyens informés, avertis, et actifs». 

Activités variées

Les élèves du CSCDGR bénéficient du programme pour sa deuxième année et ont participé à différentes activités. «Pour cette année, certaines activités ont déjà eu lieu et d’autres se tiendront en mai et juin», explique Mme Levesque-Raymond. 

«Nos élèves ont découvert les effets positifs de la guérison par le son avec des sessions de bains sonores et nous avons participé à une activité “La cabane à sucre”. Dans les mois à venir, nos élèves pourront profiter d’expériences en nature, du lever du drapeau franco-ontarien pour la Saint-Jean et des activités de codage», ajoute-t-elle.

Du côté du CSPNE, qui en est à sa troisième année de participation, Natasha Lessard — qui est maintenant directrice adjointe de l’École publique Jeunesse Active de Hearst — retient plusieurs effets positifs de la livraison du programme lors de la pandémie.

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Le Voyageur offre une vue d’ensemble de la francophonie et de la vie dans le Nord-Est de l’Ontario.

Grâce aux microsubventions Vice-Versa, les élèves du CSPNE ont pu rencontrer l’astronaute canadien Chris Hadfield.

Photo : Courtoisie

«Lors du virage au virtuel, nous avons profité d’un partenariat avec le Centre culturel local et l’autre conseil francophone limitrophe pour offrir des conférences de bienêtre aux élèves, dont Sébastien Sasseville, Jennifer Botterill et même Chris Hadfield pour le Jour de la Terre. Plusieurs de nos écoles se sont abonnées aux accompagnements virtuels de Science Nord», dit-elle. 

Elle ajoute que «cette année, les élèves font des sorties en communauté, par exemple à Kapuskasing où notre partenaire, l’[Association francophone à l’éducation des services à l’enfance de l’Ontario] (AFÉSEO), offrira des ateliers de bienêtre en plein air aux élèves, ou à North Bay, où les élèves ont reçu des ateliers de badminton avec un professionnel». 

Elle souligne aussi l’aspect «vice-versa» du programme sur le terrain. «Les écoles accueillent aussi des partenaires : ateliers de jardinage de potagers dans la région du Nipissing, tournée du groupe écoresponsable Junkyard Symphony et une grande activité systémique en simultané à venir en mai, en partenariat avec Le Réveil, pour reconnaitre l’appartenance de chaque élève à la belle francophonie inclusive chez nous, tout en célébrant les 25 ans de notre Conseil!»

Le Conseil scolaire du Grand Nord a également bénéficié des microsubventions Vice-Versa. Le Conseil a organisé le rassemblement Voir Grand, regroupant plusieurs élèves de leurs écoles à la Place des Arts du Grand Sudbury le 8 mars.

Activités subventionnées depuis 2019

Depuis sa création il y a quatre ans, plus de 241 000 élèves francophones en situation minoritaire ont bénéficié du programme de microsubventions Vice-Versa. Offert dans le cadre du Fonds d’appui à l’École communautaire citoyenne (ÉCC) de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), Vice-Versa contribue à la vitalité, à l’épanouissement et à la construction identitaire des élèves de la maternelle à la 12e année.

«Le programme Vice-Versa a soutenu 1379 projets (moyenne de 345 projets par année)», affirme Mme Vaillancourt. Tous ces projets ont été réalisés dans plus de 740 écoles de langue française en situation minoritaire. 

En février dernier, près de 500 écoles francophones en milieu minoritaire étaient déjà visées par un projet Vice-Versa pour l’année scolaire en cours. L’implication des élèves dans la réflexion et la mise en œuvre des projets fait partie des principes directeurs du programme.

Éligibilité au programme 

Seuls les organismes canadiens sans but lucratif dument constitués en vertu des lois fédérales ou provinciales et territoriales peuvent soumettre une demande de microsubvention, et ce, à la suite du développement d’un partenariat avec les écoles et avec l’approbation de ladite demande par une personne-ressource du conseil/district/division/commission scolaire concernée. 

Les garderies, l’éducation permanente, les écoles pour adultes, les écoles d’été, les programmes à domicile, les établissements de soin et de traitements, les établissements correctionnels et de garde sont inadmissibles au programme. 

Pour l’année fiscale 2022-2023, la FJCF a déboursé un montant total de 1 298 000 $ en microsubventions. «Nous avons comblé les besoins en distribuant la totalité des fonds disponibles», explique Mme Vaillancourt. 

Annuellement, la FJCF offre aux organismes demandeurs une microsubvention de 1500 $ par école visée, par projet proposé. Une prime d’éloignement de 500 $ est automatiquement accordée aux organismes demandeurs de l’Ontario qui collaborent avec les écoles se trouvant à plus de 200 kilomètres du Grand Sudbury.

«Le choix des projets acceptés revient aux conseils scolaires et est basé sur les besoins évoqués par les élèves et les écoles», déclare Mme Vaillancourt. En termes de format, les projets Vice-Versa peuvent s’offrir en présentiel, de façon virtuelle ou encore par une approche hybride. 

Ils doivent aborder des thématiques qui touchent entre autres l’entrepreneuriat, l’agriculture, l’environnement, le sport, la santé, la justice, l’inclusion et l’intégration, le développement personnel, citoyen et social, la construction identitaire et la sécurité linguistique.