Le lien pour la pétition est à la fin de ce texte.
En conférence de presse, la cheffe du NPD, Marit Stiles, dit avoir été «choquée» par l’annonce du 30 juin. Elle déplore surtout le manque de clarté du gouvernement. «La moindre des choses serait d’être honnête et d’expliquer pourquoi il a dit non à une université de langue française dans le Nord. Il doit se réveiller à la réalité francophone et ses besoins.»
Le député de Mushkegowuk-Baie James, Guy Bourgouin, partage la surprise de ses collègues et de l’Université de Sudbury (UdeS). Il indique que les conversations qu’ils ont eues — aussi bien avec l’Université qu’avec le ministère des Collèges et Universités et la ministre — étaient positives.
«On s’attendait à une nouvelle plus positive. Ça a été une claque dans la face de notre communauté.» Sans compter un «manque de respect», puisque la nouvelle a été lancée le vendredi après-midi avant la fête du Canada, par un sous-ministre qui appuyait le projet et qui prenait sa retraite le jour même, ajoute-t-il.
Pour le député de Sudbury, Jamie West, le gouvernement espérait sans doute que la nouvelle passe sous le radar, mais le NPD se tient avec la communauté, dit-il.
L’UdeS a répondu à toutes les demandes et toutes les questions du ministère sans aucun financement de la province, insiste M. Bourgouin, qui aimerait également que la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, soit plus présente dans le dossier.
«Quelqu’un quelque part qui a beaucoup de pouvoir a dit non», avance la députée de Nickel Belt, France Gélinas.
Un texte complet au sujet du refus du gouvernement de financer l’Université de Sudbury, avec d’autres intervenants, sera publié dans Le Voyageur du 12 juillet. Pour ne pas le manquer, abonnez-vous au journal ou à notre infolettre gratuite.
Financièrement justifiable
Pour Mme Gélinas et M. Bourgouin, la décision ne peut pas être justifiée par des raisons financières. «Le gouvernement avait une solution bon marché, faite par, pour et avec les francophones», dit Mme Gélinas, soulignant que 82 % des résidents de sa circonscription appuient le projet de l’UdeS.

La députée de Nickel Belt, France Gélinas
Est-ce que la décision serait une façon pour le gouvernement ontarien de négocier une plus grande participation financière du fédéral, qui semble appuyer le projet? «Si c’est une manigance, c’est horrible», lance la députée Gélinas. «Quand tu es assis sur 2.2 milliards $ de surplus et que tu n’es pas capable de trouver 10 millions $ pour changer la vie des francophones du Moyen-Nord, c’est vraiment pitoyable.»
Guy Bourgouin rappelle également qu’une étude estime que l’UdeS aura un impact économique de 90 millions $ lorsqu’elle sera pleinement en marche.
Pour France Gélinas, il est essentiel d’avoir un plus grand choix de programmes en français dans le Moyen-Nord. Les résidents de sa circonscription qui rêvent que leurs enfants aient accès à une éducation universitaire n’ont pas les moyens de les envoyer à Toronto où Ottawa. Les programmes encore offerts en français à l’Université Laurentienne ne permettent pas de former les historiens, les penseurs et les francophones engagés dont la communauté a besoin.
La députée est également revenue sur le transfert des programmes en français qui devrait se faire «en temps et lieu». Mais pour que le transfert ait lieu, l’Université de Sudbury doit exister.
Guy Bourgouin croit que l’Ontario a besoin de l’UdeS pour que la province ne contribue pas à la baisse du poids démographique des francophones que l’on observe au Canada.
La pétition du NPD est accessible ici. Elle devrait être présentée à la Chambre le 25 septembre, jour des Franco-Ontariennes et des Franco-Ontariens.