Elle arrivera en poste alors que la communauté francophone n’a largement pas encore renouvelé sa confiance envers l’Université Laurentienne et que plusieurs étudiants décrient encore le manque de cours en français.
Ce sera également la première fois que les fonctions de vice-rectorat aux affaires francophones auront une personne dédiée à ce rôle depuis les coupes de 2021. L’ancien détenteur du titre, Yves Pelletier, avait annoncé son départ 11 jours avants l’annonce de l’insolvabilité de l’Université sudburuoise. La vice-rectrice aux études, Marie-Josée Berger, cumulait cette fonction depuis, mais elle a quitté l’automne dernier.
Quel est l’avenir de l’éducation en français à l’Université Laurentienne?
Comme vous le savez, ça fait plusieurs années que l’université offre des programmes en français. En ce moment, il y a 34 programmes en français et plus de 2300 étudiants qui étudient en français. Je vois ça grandir. Ça va être important pour moi de revoir la carte des programmes et de considérer les besoins du marché de travail, le besoin des recherches et le besoin étudiant pour décider ce qu’y s’en vient. Je rentre dans le poste avec probablement plus de questions que de réponses. […] Avec mon expérience, je comprends très bien ce qui se passe avec les programmes. Évidemment, on vit des temps difficiles, alors les enjeux ont un peu changé. Donc, il va y avoir des choses à regarder. Je vais me fier sur l’expertise de la belle équipe de l’Université.
L’offre de choix de cours francophones a grandement diminué dans les deux dernières années. Est-ce que l’université cherche à réalimenter la liste?
Je le sais que c’est une frustration pour les étudiants francophones qui cherchent à trouver des cours en français. Il y a du travail à faire. Il faut examiner de plus près les besoins qui ne sont pas comblés. Il y a certainement des défis là et ça va faire partie de mon travail. Dans le passé, on a eu des défis avec la demande étudiante. C’est vraiment tout à examiner. Il faut élargir l’offre le plus possible.
Pouvez-vous nous partager les objectifs que vous aimeriez réaliser pendant votre mandat?
La première chose que je veux faire, c’est de faire briller ce qui existe déjà. Je ne suis pas certaine que tous les gens sont au courant de ce que l’université offre. C’est important pour moi. On continue de faire plusieurs activités communautaires avec des conseils scolaires, non seulement pour recruter, mais aussi pour faire connaitre les opportunités pour les étudiants. En tant que nouveauté, je pense que ça serait bien d’explorer ce qui pourrait venir prochainement quant à la carte de programmes.
Aussi, je trouve que c’est important de créer des zones de partage. Souvent, on travaille en silo et on fait tous la même chose. Je trouve que c’est important de créer des espaces où on peut partager nos priorités. Aussi, un de mes domaines d’expertise est la transférabilité et le développement de partenariats. Pour moi, c’est important d’améliorer les possibilités de transferts pour des étudiants qui s’inscrivent dans des programmes, soit qu’ils finissent ou ne finissent pas, soit qu’ils veulent changer leur parcours ou explorer de nouveaux parcours. Ce n’est pas toujours facile de transférer d’un programme à l’autre ou d’une institution à l’autre.
Une autre chose pour moi serait d’explorer les possibilités du recrutement de la clientèle francophone à l’international puisque nous avons une population francophone qui diminue. Il y a plus de 30 pays francophones et plusieurs veulent étudier au Canada.
L’Université Laurentienne a perdu la confiance d’une grande partie de la communauté francophone, y compris les organismes qui la représentent. Comment rebâtir ces liens?
Premièrement, vous avez raison. Je pense que c’est évident. Une chose que j’ai remarquée à l’Université, c’est qu’il y a un vrai sentiment d’espoir et d’un vouloir de rebâtir et de travailler fort pour reconstruire la réputation, la qualité de l’éducation et les partenariats. Ça va se faire en démontrant nos preuves. Il faut démontrer où sont les défis et les frustrations des gens. Il n’y a pas de solution magique;il faut tout justement faire le travail. […] Je pense vraiment que les gens à l’université croient que c’est possible.
NDLR : Les propos ont été édités pour la lisibilité et la longueur du texte.