Une collaboration entre le Collège Boréal et le Conseil scolaire catholique Nouvelon a permis de souligner la journée Louis Riel le 16 novembre. Cette journée est l’occasion pour les Métis du Canada de célébrer leur culture et de parler de leurs vérités. Comme les Premières Nations, les Métis ont été victimes des pensionnats autochtones et de diverses discriminations.
Un spectacle du groupe Rendez-vous dans le Pub de l’étang du Collège Boréal à Sudbury a été diffusé dans des classes participantes du Conseil Nouvelon. Rendez-vous, c’est un groupe formé il y a environ trois ans par les familles métisses du Nipissing. Il comprend entre autres le duo père-fils de Richard et Rodney Meilleur. Ils ont habituellement un violoneux et un autre guitariste avec eux, mais ils étaient absents ce jour-là. «Mais ça a bien marché quand même!», lance Richard Meilleur.
Les Métis ont aussi souffert aux mains des gouvernements. «Louis Riel s’est fait pendre pour les mauvaises raisons», commence Richard Meilleur. Leurs enfants ont aussi été enlevés pendant la rafle des années 1960. «Surtout ceux qui ressemblaient aux Premières Nations», ajoute-t-il. Les Métis se sont cachés — en forêt ou en changeant de ville — pour ne pas se faire enlever leurs enfants.
«Il y a bien du monde qui ne sait pas qui sont les Métis encore aujourd’hui, mais ils en apprennent plus depuis la Commission vérité et réconciliation», indique Richard Meilleur.
Il ne faut pas croire que la performance de Rendez-vous englobe toute la culture métisse. En fait, ils présentent surtout une perspective spécifique à l’Ontario et au Nipissing; les chansons composées par Rodney Meilleur incluses. Les chansons peuvent parler de «la chasse, des chansons à répondre francophones qui se rattachent à des messages de coureurs des bois, des Métis ou le sucre d’érable», donne ce dernier en exemple.
«Il faut comprendre que les Métis, ils viennent de différentes cultures. Nous, on s’identifie comme Métis francophones, mais il y a des Métis irlandais, des Métis écossais… Donc tu peux entendre des musiques inspirées par ces cultures, mais c’est encore métis», explique Richard Meilleur.
Une pierre deux coups
Rodney Meilleur est animateur en construction identitaire au CSC Nouvelon. L’invitation du Collège Boréal était une belle occasion de créer un partenariat pour diffuser le spectacle à plus grande échelle.
Du côté du conseil scolaire, cette journée s’inscrit aussi dans l’enseignement des perspectives autochtones. «La culture métisse n’est pas basée, comme les Premières Nations, dans un endroit. C’est une nation migrante. Il y a un bout différent [de la culture] dans chaque province, chaque territoire», précise Rodney Meilleur.
Du côté du Collège Boréal, ce genre d’évènement permet de célébrer une culture locale et de «donner la chance aux étudiants et aux étudiantes de connaitre un peu la culture, la musique, les gens et les images» de ces cultures, explique le chargé des projets autochtones du Centre Louis-Riel du Collège, Éric Dupuis.