La présidente du Club 50 de Rayside Balfour, Jeannette Castonguay, explique qu’en amorçant le partenariat entre son organisme et l’École secondaire catholique Champlain de Chelmsford, ils se sont engagés à se rencontrer deux fois par mois pour échanger sur différents thèmes.
«On veut reconnaitre que nos ainés ont un bagage à donner, mais aussi qu’il y a des choses à apprendre des jeunes. On veut partager les traditions de jadis et les coutumes et pratiques d’aujourd’hui», déclare-t-elle.
En tant que seul club francophone de Chelmsford, le Club 50 veut mettre aussi l’emphase sur l’importance de la langue et de la culture. «On veut qu’ils comprennent leurs racines, parce qu’on est tout de même debout sur les épaules de nos ancêtres. Et on continue, on fait notre propre chemin, selon notre façon dans nos familles», indique Mme Castonguay.
Elle ajoute qu’ils veulent que les jeunes sachent que «ce n’était pas mieux avant, et que ce n’est pas pire aujourd’hui». Pour elle, il y a des choses positives dans toutes les générations. Et les jeunes sont invités à écouter les ainés pour apprendre l’origine de certaines choses.
«On veut qu’ils sachent d’où viennent par exemple certaines recettes, comme les galettes à la mélasse et la tire de la Sainte-Catherine», dit-elle.
Des activités ensemble
Concernant les traditions, des ateliers ont été organisés pour trois classes de 9e année et deux de 7e année.
Des membres du Club 50 de Rayside-Balfour ont de leur part accompagné la travailleuse sociale de l’école, Dalida Gaudreau, ainsi que le Comité de bienêtre afin de préparer des activités de bienveillance pour l’ensemble des élèves.
Huit élèves dirigés par Mme Gaudreau sont allés au Club 50 pour l’activité de centre de tables et de décor de Noël avec de vraies branches. L’école et les ainés ont aussi présenté des outils et des stratégies en gestion de stress afin de cultiver une mentalité de croissance positive.
«On a parlé de la relaxation, de ce qui peut nous stresser dans la vie. On a évoqué l’anxiété, sous l’encadrement de Dalida Gaudreau qui connait les enjeux émotifs des élèves», fait savoir Jeannette Castonguay.
Une dizaine d’ainés ont participé à l’activité.
Un partenariat qui facilite l’apprentissage
Une collaboration quasi similaire existe entre l’École secondaire Macdonald-Cartier et l’établissement de soins de longue durée à proximité, le Manoir des pionniers.
«En initiant des rencontres entre les élèves de Macdonald-Cartier et les ainés du Manoir des pionniers, je voulais que le français appliqué qu’ils apprennent ne soit pas juste un cours de présentation orale devant la classe ou d’écriture d’une dissertation. Je pensais pouvoir intégrer cet apprentissage-là dans un partenariat communautaire», explique la conseillère pédagogique avec le Conseil scolaire du Grand Nord, Luce Lepage.
Mme Lepage a ainsi communiqué avec les responsables du Manoir des pionniers. «Ils étaient super excités de pouvoir travailler avec des jeunes et on s’est organisés pour cibler un groupe de résidents francophones. En s’y rendant, les élèves s’expriment en français», poursuit-elle.
Les apprenants jasent avec des résidents, participent à des jeux avec eux. De retour en classe, ils racontent comment l’activité s’est déroulée. C’est la partie écrite de la tâche. Ils réfléchissent sur ce qu’ils ont vu et écouté.
Avantages pour les élèves et les ainés
«Les avantages pour les ainés, fait savoir Luce Lepage, c’est qu’ils interagissent avec des jeunes, ils prennent du café ensemble, jouent à des jeux de société. Quant aux élèves, ils développent la créativité.»
Ces derniers découvrent également des activités hors l’école, on les expose à un établissement où ils pourront faire des stages coop ou faire du bénévolat. Ils y connaissent les gens, ils ont déjà un lien.
«C’était le plaisir pour moi de rencontrer de nouvelles personnes et d’entendre leurs histoires», confie un élève en 10e de Macdonald-Cartier, Claude Dupuis.
Il se rappelle les échanges qu’il a eus avec une résidente qui lui a remis un papier où elle lui montrait des emplois qui payent bien. Il apprécie les services offerts aux résidents du Manoir des pionniers. Mais lui, il aimerait devenir charpentier.
«Si j’y vais [au Manoir des pionniers], ce serait pour être bénévole ou y prendre mon deuxième emploi», précise Claude Dupuis.
Au cours de ce trimestre, les élèves ont rendu visite aux personnes âgées à deux reprises. Il est prévu qu’ils y retournent en janvier prochain.
L’initiatrice de ce partenariat est satisfaite de ce qui a été fait jusqu’à présent. Luce Lepage souligne que les ainés se sont sentis appréciés, valorisés et connectés à travers ces échanges.
«J’ai aussi aimé voir les jeunes se montrer polis, respectueux envers les ainés. Ils leur proposaient d’aller leur chercher un café, un dessert ou de les aider à se déplacer dans les fauteuils roulants. C’était tellement beau à voir», confie Mme Lepage.