Les terrains offrent des emplois aux étudiants toute l’année, mais surtout en été. La petite équipe se divise les nombreuses tâches. L’un des plus grands projets du moment est la culture de jeunes plants d’arbres à partir de graines jusqu’à l’âge d’un an.
«Nous sommes capables de produire environ 300 000 pins gris annuellement», lance une ancienne du programme de Technologie de gestion de la pêche et de la faune, Olivia Baudet. Après avoir apprécié son séjour au Collège Boréal et passé beaucoup de temps dans les serres, elle s’est vu offrir un poste à temps plein de gestion en tant que technologue en recherche environnementale et biodiversité.
Une partie essentielle du processus de préparation des semis consiste à les exposer au climat hivernal de manière contrôlée et, donc, éliminer les semis les plus faibles avant de les vendre. «Il y a des arbres qui vont survivre si on les plante juste comme ça. Mais, si les gens achètent 500 000 arbres, ils veulent que ces arbres survivent aux conditions. Nous faisons le tri, puisque la mortalité après un hiver est parfaitement normale», explique Mme Baudet.
Deux grandes serres se trouvent sur le terrain. La première, installée en 2013, est axée sur la foresterie. La seconde, installée en 2018, sur l’agriculture. En plus du pin gris, les installations cultivent des chênes rouges, des bouleaux jaunes et certains autres arbres pour les vendre aux municipalités.
Il y a aussi des partenariats avec des Premières Nations pour offrir quatre ingrédients médicinaux importants : du cèdre, de la sauge, du foin d’odeur et du tabac.
Un centre de recherche
Les serres servent aussi pour des projets de recherche, notamment par des étudiants universitaires. Ils ont aussi un partenariat important avec la minière Glencore. L’accent est mis sur l’environnement, la durabilité et l’enrichissement des sols qui ont été endommagés au fil des ans.
«Un projet que nous avons tout de suite se concentre sur comment nous pouvons utiliser du cendre de bois», indique Mme Baudet. Comme il s’agit d’une ressource bon marché que le sol peut facilement absorber, l’accent est mis sur la façon dont elle peut être utilisée pour réhabiliter certains terrains du Grand Sudbury.
Tenter des projets difficiles
Une partie importante de l’espace est présentement utilisée pour la culture de plantes étrangères à la région. Par exemple, on pourrait cultiver un légume ou un fruit connu uniquement dans certains pays africains pour le proposer aux marchés et restaurants africains locaux en plus d’autres fruits et légumes qu’elle propose régulièrement sur les marchés de producteurs locaux.
En plus de son côté pratique, ce projet a également une portée scientifique. Le climat du Nord de l’Ontario n’est pas propice à la culture de ces plantes étrangères, il faut trouver les bonnes conditions et développer la technologie appropriée pour les cultiver ici.
Outre le fait que ces expériences sont utiles à la communauté diversifiée du Nord de l’Ontario, elles constituent également un important mécanisme d’enseignement. Par exemple, il y a des caféiers arabica depuis environ 6 ans. «Le café, c’est une plante qu’on utilise pour enseigner le bouturage aux élèves», explique Mme Baudet.
Il s’agit d’une technique utilisée pour multiplier une plante en coupant un morceau du plant original. Dans ce cas, il s’agit de couper un morceau d’environ 15 cm de long d’un caféier existant, dans l’espoir de faire naitre un nouvel arbre en lui donnant une exposition adéquate aux nutriments dont il a besoin.
Nous nous devions de demander à Mme Baudet quel gout a le café cultivé dans le Nord de l’Ontario. «C’est actuellement vraiment bon!», assure-t-elle.