Le ministère des Affaires francophones de l’Ontario veut améliorer l’accessibilité au français dans les foyers de soins de longue durée.
L’adjointe parlementaire de la ministre Caroline Mulroney, Natalia Kusendova, a déposé déposer une motion à Queen’s Park, mercredi, pour rendre le secteur des soins de longue durée plus accessible «sur le plan linguistique».
Infirmière auxiliaire, la députée de Mississauga-Centre affirme qu’il y a, en Ontario, des ainés francophones qui résident dans des établissements de soins de longue durée où ils ne sont pas servis en français, mais qu’il est difficile de savoir combien ils sont.
Selon les données de la province, il y aurait environ 2000 Franco-Ontariens en attente d’une place en foyer de soins de longue durée, «mais je crois que ce nombre est largement sous-estimé», note la députée.
«Certaines personnes hésitent d’affirmer qu’elles sont francophones parce qu’elles ont peur que ça augmente le temps d’attente pour y avoir accès.»
Certaines familles ont une décision difficile à prendre, ajoute-t-elle, parce qu’elles doivent choisir entre un établissement anglophone à proximité ou un établissement francophone à trois, quatre heures de route.
En Ontario, parmi les 626 foyers de soins de longue durée, 30 sont désignés «francophones», c’est-à-dire qu’ils sont en mesure de garantir des services en français aux résidents et aux familles.
Dans la circonscription de Natalia Kusendova, il n’existe aucun lit désigné «francophone», déplore-t-elle, même si certains foyers font des efforts pour jumeler les résidents avec du personnel qui est en mesure de leur offrir des services dans leur langue maternelle.
«Étude après étude, on nous dit que les résidents se portent beaucoup mieux s’ils peuvent communiquer dans leur langue maternelle. En soins de longue durée, 68 % des résidents ont un diagnostic de démence et on sait que plusieurs d’entre eux reviennent à leur langue maternelle, au fur et à mesure que la maladie progresse.»
Natalia Kusendova propose notamment des stratégies pour augmenter la main-d’œuvre bilingue dans ce secteur, d’améliorer la collecte de données spécifiques aux francophones et d’encourager les établissements qui offrent des services en français à demander une désignation officielle en vertu de la Loi sur les services en français.
Le projet de loi a été adopté, mais les partis d’opposition ont accusé le gouvernement d’opportunisme alors que se déroule le congrès annuel de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.