le Lundi 16 septembre 2024
le Mercredi 22 février 2023 14:22 Politique

Mobilisation citoyenne pour conserver une présence policière

Des résidents ont signé la pétition samedi.  — Photo : Courtoisie
Des résidents ont signé la pétition samedi.
Photo : Courtoisie
Les municipalités de Rivière des Français, Killarney, Markstay-Warren et St-Charles et la Première Nation de Dokis se mobilisent pour sauver leur poste de police de Noëlville. Des élus et des résidents inquiets d’Alban et de Noëlville ont préparé une campagne de lettres et une pétition afin de maintenir en place les policiers. Des résidents se sont déplacés le samedi 18 février pour signer la pétition.
Mobilisation citoyenne pour conserver une présence policière
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La station de la Police provinciale de l’Ontario.

Photo : Éric Boutilier

Selon ce que la mairesse de Rivière des Français, Gisèle Pageau, a appris, les commandants de la Police provinciale de l’Ontario (PPO) recommanderont prochainement au ministère du Solliciteur général la fermeture de ce bureau satellite. Cette nouvelle ne fait pas l’affaire des résidents et des leadeurs de ces cinq collectivités.

Les résidents et les élus de Sudbury Est sont entre autres préoccupés par les plus grandes distances que devraient parcourir les agents de la PPO pour répondre à des appels.

«On est complètement contre toute fermeture», affirme Gisèle Pageau. «Il faut réaliser que la station de Noëlville sert St-Charles, Markstay-Warren, Killarney et Dokis. Si les policiers sont transférés à Sudbury ou à Cache Bay, la communauté ne sera pas saine et sauve.»

Lors d’une réunion en novembre, le commandant avait assuré à Mme Pageau que le processus n’était pas encore lancé pour décider de l’avenir du poste de police. «Ils étaient sensés de venir nous voir pour en discuter et nous donner comme un head’s up. On n’a jamais rien eu».

La députée France Gélinas avec des résidentes préoccupées de la région de Sudbury Est.

Photo : Courtoisie

Le poste de police de Noëlville, comme plusieurs autres bureaux satellites, est dans un état plutôt désuet. Les installations — dont les cellules et certains équipements — n’ont pas été mises à jour depuis plusieurs années.

La députée provinciale de Nickel Belt, France Gélinas, s’inquiète de ce que pourraient vivre les personnes dans une situation d’urgence si elles doivent attendre plus longtemps l’arrivée des policiers, comme c’est maintenant le cas à Foleyet et à Gogama, par exemple.

«Qu’est-ce qu’on m’en dit, c’est toujours la même chose. La plupart des urgences qui viennent à mon bureau, ce sont des femmes qui sont victimes d’abus physiques qui viennent à bout d’appeler le 9-1-1, puis que l’aide ne vient pas pendant des heures de temps», révèle Mme Gélinas.

«Les histoires vécues sont difficiles à écouter. Les gens sont convaincus que si le bureau était demeuré ouvert, qu’il y aurait eu un service plus rapide», ajoute-t-elle.

De son côté, la PPO signale que le dossier n’a pas évolué depuis le début du mois — moment où Mme Pageau a signalé la recommandation de la fermeture au Voyageur. Le coordonnateur des relations médias de la PPO, Carlo Berardi, indique qu’aucune décision n’a encore été prise.

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La mairesse Gisèle Pageau accueillait les résidents qui voulaient signer la pétition samedi.

Photo : Courtoisie

Dépenser plus pour moins de services 

Avec une hausse inévitable des temps de déplacement des agents de la PPO dans l’éventualité d’une fermeture, les contribuables de la région de Sudbury Est pourraient voir leur facture des services de police grimper.

«Si on perd la station de police de Noëlville, les gens pensent que leurs taxes vont descendre, parce qu’on n’aura plus de police ici. Ce n’est pas vrai», précise Mme Pageau. Elle explique que la formule de financement des services de la PPO est basée sur un modèle par appel de service. Chaque foyer paye présentement environ 250 $ par année pour la PPO. Si les agents ont leur base hors de la municipalité, elle s’attend plutôt à une augmentation.

«On va avoir moins de service et probablement on va payer plus. Ce n’est pas correct. La communauté mérite d’avoir leur police ici», affirme la mairesse.

Les municipalités affectées vont déposer des soumissions au ministère afin de faire valoir leur cause. Entretemps, Mme Gélinas et son collègue de Timiskaming-Cochrane, John Vanthof, présenteront les pétitions des résidents dans l’Assemblée législative de l’Ontario.