Les municipalités signataires disent dépenser une importante quantité de ressources et de temps à la coordination de ces élections sans aucune forme de compensation ou remboursement de leurs dépenses. Hors, les territoires des conseils scolaires couvrent souvent plus d’une municipalité, surtout dans le Nord.
Le bureau de la greffière de North Bay dit se préparer pendant six à sept mois pour la tenue du scrutin. Le personnel doit entre autres prendre note des candidatures de chaque conseil scolaire, préparer toute la documentation nécessaire pour le jour du vote et ensuite faire des vérifications des états financiers de chaque candidat.
Elle ne peut pas donner de chiffres exacts sur le cout de cette partie des élections. Elle rapporte cependant avoir dépensé un total de 259 000 $ pour les élections municipales et scolaires de 2022.
Qui devrait faire la recherche?
«Lorsque j’ai siégé au conseil municipal pour la première fois il y a 20 ans, la ville mettait de côté 1000 $ chaque mois pendant trois ans pour la tenue d’une élection municipale et celle des quatre conseils scolaires. Aujourd’hui, notre greffière consacre un peu plus de 50 % du temps de préparation aux élections à celles des conseils scolaires», signale le conseiller municipal de North Bay, Mac Bain.
«La dernière fois, le nom d’un candidat qui travaillait toujours pour un des conseils scolaires est apparu sur le bulletin de vote. Si c’était géré par eux, ils auraient su que cet individu était un employé», illustre-t-il.
M. Bain ajoute que le bureau de la greffière ne devrait pas avoir la responsabilité de faire des recherches Google de tous les candidats scolaires et d’embaucher un avocat pour vérifier la validité de toutes les candidatures.
Ne manquez rien de ce que nous publions sur le site.
Le Voyageur offre une vue d’ensemble de la francophonie et de la vie dans le Nord-Est de l’Ontario.
Une division complexe
Une refonte du système actuel pourrait toutefois défavoriser certains candidats qui se présentent dans des régions rurales et éloignées, surtout chez les conseils scolaires francophones.
La présidente de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), Anne-Marie Gélineault, croit que la province a un rôle à jouer dans la résolution de ce problème soulevé par les municipalités.
«Ça serait pas mal plus compliqué pour nous autres. Mettons qu’ils mettraient ça au niveau des associations [quatre conseils scolaires pour toute la province de l’Ontario], je pense que les dépenses seraient pas mal plus hautes que celles des municipalités.»
Les conseils scolaires n’ont pas plus d’argent que les villes pour gérer des élections, rappelle-t-elle.
«Pour nous autres, au niveau des francophones, on serait désavantagés. Comme conseillère scolaire, je couvre de Longlac jusqu’à la bordure du Manitoba sur la route 11. Déjà, quand je mets ma mise en candidature, je le fais à Geraldton. Mais c’est Thunder Bay qui s’occupe des élections pour la région autour», précise Mme Gélineault, qui est aussi présidente du Conseil scolaire du Grand Nord.
Les résolutions des municipalités ont été envoyées au ministre de l’Éducation, Steven Lecce, aux députés locaux, à l’Association des municipalités de l’Ontario et à la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario (FONOM).