Pour le coordonnateur des services de logement au Centre de santé communautaire du Grand Sudbury, Raymond Landry, cette approche est la bonne. «On est content de voir qu’il y a une date limite qui a été mentionnée.»
L’approche «logement d’abord» a été adoptée en 2016 par la Ville du Grand Sudbury. Sous cette vision, le logement est considéré comme un droit fondamental. «On sait [par des études réalisées à New York et au Québec] que loger les gens d’abord et ensuite les appuyer à atteindre les services spécialisés dont ils ont besoin offre de bonnes solutions de stabilisation à long terme.»
Un zéro fonctionnel
M. Landry précise que même si l’objectif est de ne plus avoir d’itinérance, le barème pour mesurer les succès du plan doit être flexible. «Même si on ne l’atteint pas parfaitement, on peut certainement mettre fin à l’itinérance chronique, qui est un but dans plusieurs municipalités qui essayent sous l’accès coordonné organisé par Built for Zero Canada.»
Il explique qu’il y a une différence entre le «zéro absolu» et le «zéro fonctionnel», qui est la cible pour ce genre d’initiative. «L’idée, c’est qu’en dedans d’une période d’un mois, si on compte qu’il y a de nouvelles personnes itinérantes dans la communauté, il faut qu’on ait accès aux ressources et à la capacité d’aider ces gens-là à se loger dans une période brève. Donc, rendre l’itinérance brève.»
Plus de 1000 logements
Dans leur présentation, les employés municipaux affectés à l’aide aux sans-abris ont expliqué avoir les noms de 217 itinérants sur leur liste. Cependant, ils estiment qu’il y en a deux fois plus qui n’y sont pas. Certains refusent de donner leur nom, d’autres sont nouvellement arrivés en ville, etc.
Donc, au moins 600 logements abordables seraient nécessaires pour ces personnes. Mais Raymond Landry explique qu’il en faudrait plutôt 1000. La Société canadienne d’hypothèque et de logement estime que le Grand Sudbury aurait besoin de 400 à 600 logements pour que le système redevienne assez flexible pour offrir des logements pour tous les budgets et tous les gouts.
«Pour le logement dédié à la cause des gens sous le seuil de la pauvreté, nous on en compte 1000, comptant tous les gens qui empruntent de l’espace chez d’autres personnes, qu’on ne peut pas compter, qu’on ne connait pas. On en compte de plus en plus.»
Sudbury semble aussi être le point de services pour la région. Plusieurs personnes qui perdent leur logement dans les municipalités environnantes prennent la direction du centre-ville de Sudbury, où sont les services. Ceci crée un flux plus ou moins régulier de nouveaux sans-abris.
Un engagement multiniveaux
La stratégie devra engager plus qu’un département municipal et même plus qu’un palier de gouvernement pour réussir. «Notre municipalité ne peut pas mettre fin à l’itinérance en isolation», fait remarquer la conseillère municipale du quartier 9, Deb MacIntosh, lors de la réunion du 26 septembre.
De son côté, la conseillère du quartier 12 — qui comprend le centre-ville — Joscelyne Landry-Altmann, est inquiète que le gouvernement provincial mette un jour fin aux financements présentement disponibles. Elle demande que pendant les discussions avec le gouvernement provincial, on leur rappelle que le besoin n’a pas diminué avec la fin de la pandémie.
En fait, les employés municipaux rapportent qu’ils n’ont pas vu de baisse de l’utilisation des gites pendant la période estivale, ce qui est habituellement le cas pendant la belle saison.