Ted Hsu, député provincial de Kingston et les Iles, la mairesse de Mississauga Bonnie Crombie, le député torontois Nathaniel Erskine-Smith et Yasir Naqvi, député fédéral d’Ottawa-Centre ont répondu chacun aux dix questions.
Ils se sont notamment exprimés sur le financement de l’Université de Sudbury, l’indépendance du Commissariat aux services en français, les services de la petite enfance, la planification de services de santé en français et la pénurie de main-d’œuvre pour les francophones. Ils ont aussi répondu s’ils étaient oui ou non favorables au bilinguisme de la province.
«L’AFO a fait ce questionnaire pour mieux connaitre le point de vue des candidats à la chefferie, on cherchait à savoir leurs priorités. Cela nous permettra d’être capables, par la suite, de faire de bonnes interventions avec eux en sachant leur philosophie, leur pensée», explique le président de l’AFO, Fabien Hébert.
«Quand il y a une course à la chefferie pour les partis politiques, on profite de l’occasion pour se présenter et mieux faire connaitre les enjeux de la communauté aux candidats», ajoute M. Hébert.
Il perçoit que les quatre candidats libéraux semblent disposés à avoir des discussions sur les enjeux de la francophonie. «C’est sûr que chaque candidat a répondu légèrement différemment à chacune des questions qui ont été posées, mais en général, ils semblaient tous avoir une compréhension qu’il y a des enjeux avec la communauté francophone en Ontario.»
Développer les services de santé en français
Les candidats ont relevé différents points à améliorer pour le bienêtre des francophones, mais ont mis un accent particulier sur les problèmes dans le domaine de la santé. «Il manque beaucoup de professionnels de la santé capables d’offrir des services de santé en français dans plusieurs régions de l’Ontario», reconnait Ted Hsu.
Il estime que la communauté francophone bénéficierait d’une meilleure coordination des ressources de santé existantes sur le terrain et s’il y avait plus de médecins de famille pour les communautés francophones.
«L’accès à un médecin de famille francophone, pour une famille francophone en milieu anglophone, est un atout majeur pour l’amélioration de la détection des problèmes d’apprentissage à l’école et aussi pour mieux comprendre les problèmes émotionnels en santé mentale et d’autres problèmes de santé», souligne M. Hsu.
Concernant l’accès au travail pour les francophones, la candidate Bonnie Crombie souhaite offrir des primes de rétention aux travailleurs francophones et bilingues de l’Ontario, les rémunérer de manière juste et équitable et leur proposer des modalités de travail flexibles.
«Ces primes pourraient être complétées par des mesures incitant les travailleurs francophones à travailler dans le Nord et les régions rurales de l’Ontario», propose-t-elle.
Sur ce point, Nathaniel Erskine-Smith prévoit accélérer l’accréditation des professionnels de la santé francophones qui immigrent en Ontario.
Quant à l’éducation et la petite enfance en particulier, M. Erskine-Smith affirme que les éducateurs et éducatrices sont en première ligne et sont les mieux placés pour comprendre les besoins des élèves et les aspects du système qui mériteraient d’être mieux soutenus. Pour lui, plus de francophones doivent en faire partie. «Nous y arriverons en formant et en embauchant davantage d’enseignantes et enseignants francophones», dit-il.
L’autre candidat, Yasir Naqvi, qui essaie d’améliorer son français, promet de s’engager pleinement «à construire un Ontario qui inclut, respecte et offre des opportunités à ses résidents francophones».
Et pour assurer aux francophones l’accès à des services de qualité en français, quel que soit leur lieu de résidence, «nous investirons dans de meilleures solutions numériques et à distance lorsque le personnel bilingue n’est pas disponible», ajoute M. Naqvi.
Financement de l’Université de Sudbury
L’AFO a demandé aux candidats s’ils s’engageraient à financer l’Université de Sudbury. Ted Hsu a répondu qu’il le fera «pour assurer l’indépendance administrative et pédagogique d’une université francophone».
Bonnie Crombie a l’intention de «créer un groupe de travail chargé d’identifier les voies à suivre pour assurer sa viabilité à long terme, sa durabilité financière, ainsi que les besoins supplémentaires et les solutions potentielles en matière d’enseignement postsecondaire en français».
Nathaniel Erskine-Smith répond, à son tour, qu’il ne peut jamais laisser se reproduire la situation qu’a connue l’Université Laurentienne. «Nous devons nous assurer que notre système d’enseignement postsecondaire est suffisamment financé et bien gouverné», explique-t-il.
Le président de l’AFO souhaite que le nouveau leadeur du Parti libéral prête attention à toutes ces priorités.
«Les candidats à la chefferie ont bien répondu. C’est définitivement pour nous un pas dans la bonne direction pour avoir une relation avec la personne qui va gagner la course à la chefferie», conclut Fabien Hébert.
Le vote pour élire le nouveau chef du Parti libéral de l’Ontario a eu lieu les 25 et 26 novembre. Le décompte des voix attendra le 2 décembre et les résultats seront annoncés le même jour à Toronto. Celui qui va l’emporter affrontera le premier ministre Doug Ford aux élections de 2026.