On se souviendra qu’en 1995, un membre de la Première Nation Kettle and Stony Point dans le Sud de l’Ontario, M. Anthony O’brien (Dudley) George) avait été tué par un agent de la Sûreté provinciale de l’Ontario lors d’une manifestation au parc Ipperwash. Suite à cet incident, une commission d’enquête avait fait 100 recommandations dans le but d’améliorer les rapports entre le gouvernement provincial, la Sûreté provinciale et les membres de la Nation Anishinabek.
Le gouvernement ontarien a donné suite à certaines de ces recommandations dont la création d’un ministère des Affaires autochtones et de réconciliation économique ainsi que le transfert du parc Ipperwash à la Première Nation Kettle and Stony Point.
Dans un communiqué de presse émis la semaine dernière, la Nation Anishinabek demande que plusieurs autres recommandations issues du rapport de l’enquête rendu public en mai 2007 soient mises en œuvre.
« En tant qu’organisation, nous avions formulé ces recommandations clés à l’intention de l’Ontario, mais aucune n’a été mise en œuvre, a déclaré Linda Debassige, cheffe du Grand Conseil de la Nation Anishinabek. Nous demandons au gouvernement de s’engager à mettre en œuvre certaines de ces recommandations clés à l’occasion du 29e anniversaire de la mort par balle du défenseur des terres non armé Dudley George à Ipperwash ».
Les principales recommandations dont la Nation demande la mise en œuvre sont en rapport avec la création d’«une Commission des traités de l’Ontario, soit un organisme permanent, indépendant et impartial pour faciliter et superviser le règlement des revendications territoriales et des revendications issues de traités en Ontario», mais aussi que «le gouvernement provincial continue de collaborer avec les organisations des Premières Nations de l’Ontario afin d’élaborer des accords de cogestion et des initiatives de partage des ressources».
La Nation Anishinabek de l’Ontario exige également du gouvernement provincial de «collaborer avec les Premières Nations et les organisations de ces dernières pour élaborer des politiques qui reconnaissent le caractère unique des sites funéraires et patrimoniaux des Premières Nations et qui veillent à ce que ces dernières soient informées des décisions qui touchent ces sites et qui favorisent la participation des Premières Nations à la prise de décisions».
De même qu’elle demande au ministère de l’Éducation d’«établir des relations de travail officielles avec les organisations des Premières Nations afin de promouvoir davantage de perspectives et de contenu propres aux Premières Nations dans les programmes d’études primaires et secondaires».
Enfin, la Nation Anishinabek de l’Ontario exhorte le gouvernement provincial à créer et financer un Fonds de réconciliations avec les Premières Nations de l’Ontario, et exige des gouvernements fédéral et provincial de «mettre à jour leurs politiques sur les services de police des Premières Nations afin de reconnaitre que les services autogérés des Premières Nations de l’Ontario sont les principaux fournisseurs de services de police dans leurs collectivités».
Linda Debassige, grande cheffe de la Nation Anishinabek, continuera de défendre les intérêts de son peuple chaque jour et à l’occasion de cet anniversaire. «Nous avertissons le gouvernement de l’Ontario que nous devons voir des progrès concernant ces recommandations avant le 30e anniversaire en 2025. Nous avons hâte d’entendre le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, s’engager à mettre en œuvre ces recommandations dans un esprit de réconciliation», a-t-elle affirmé.
Le Voyageur a demandé au Bureau des communications du ministère des Affaires autochtones et de la Réconciliation économique, par courriel et par téléphone, de bien vouloir commenter les demandes des dirigeants de la Nation Anishinabek, mais à l’heure où nous mettions sous presse, le Bureau n’avait pas encore donné suite à notre requête.