Il est à souhaiter que l’élection présidentielle américaine, qui a eu lieu mardi, s’est soldée par la victoire de la candidate du Parti démocrate, Kamala Harris. Non seulement parce qu’elle est la première femme, biraciale en surcroît, à occuper ce poste présidentiel, mais surtout parce qu’elle a écarté du pouvoir le candidat du Parti républicain, Donald J. Trump, qui tient des propos racistes, narcissiques et misogynes depuis des mois, sinon des années.
Si victoire il y a de la part de Mme Harris, elle saura être d’autant plus importante qu’elle n’aura eu que trois mois pour organiser sa campagne, se faire connaître du public américain et rallier les électeurs et électrices américains à sa cause, alors que Trump tente, depuis quatre ans, soit depuis sa défaite en novembre 2020, de reconquérir le siège de président des États-Unis. On se souviendra que le vainqueur du scrutin de 2020, M. Joe Biden, n’a cessé d’être candidat à l’investiture démocrate qu’à la fin du mois de juillet dernier laissant la voie libre à sa colistière de représenter le Parti démocrate.
À quelques exceptions où Mme Harris a pu tomber dans le jeu de son adversaire, il faut dire que, de façon générale, elle a fait preuve de sang-froid face aux attaques racistes et injurieuses de M. Trump. Elle a préféré proposer des politiques relativement modérées plutôt que de se livrer à des vitriols du genre «trumpiste», démontrant ainsi qu’elle a le caractère et la personnalité pour assumer le rôle de présidente.
Il est également à souhaiter que le Parti démocrate remporte la victoire dans l’une, sinon les deux chambres du Congrès américain, soit le Sénat ou la Chambre des représentant.e.s. Car il est difficile pour tout président américain de faire adopter des projets de loi si l’une de ces chambres au moins n’est pas du même parti. On aura remarqué qu’à la suite de l’élection de mi-terme en novembre 2022, la Chambre des représentant.e.s, devenue majoritairement républicaine, a tout fait pour bloquer des projets présentés par M. Biden.
Bien que certains aspects de la situation politique, dont l’inflation et l’économie, se soient redressés ces derniers mois, grâce aux mesures adoptées par M. Biden, la situation à l’intérieur, mais surtout à l’extérieur des États-Unis n’est pas et ne sera pas de tout repos pour Mme Harris. Non seulement doit-elle naviguer les luttes culturelles à l’intérieur du pays, mais elle devra affronter, sinon essayer de résoudre des guerres entre la Russie et l’Ukraine d’un côté et celle entre Israël et les groupements armés palestiniens de l’autre. En ce qui a trait à ce dernier conflit, Mme Harris a démontré plus de sympathie à l’égard des Palestiniens que ne l’avait fait M. Biden, ce qui l’aidera peut-être à aboutir à un cessez-le-feu.
De toute évidence, elle devra certes faire preuve de courage, et surtout de sagesse, pour affronter tous les défis qui l’attendent.