le Vendredi 6 décembre 2024
le Mercredi 27 novembre 2024 11:00 Politique

Éditorial: Le pied sur l’accélérateur

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Le président-élu des États-Unis, Donald Trump, a mis le pied sur l’accélérateur pour nommer les têtes d’affiche de son prochain gouvernement qui assumera le pouvoir le 20 janvier prochain.
Éditorial: Le pied sur l’accélérateur
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Pas aussitôt élu, il a nommé les principaux responsables des ministères fédéraux à un rythme rarement vu. Et plusieurs de ces nominations soulèvent déjà de nombreuses critiques au point où certaines d’entre elles risquent de ne pas être approuvées par le Sénat des États-Unis. Déjà l’une d’elles, soit celle de Matt Gaetz, ancien représentant de la Floride à la Chambre des représentants, a dû retirer sa candidature face à des allégations d’avoir rémunéré une adolescente de 17 ans pour des faveurs d’ordre sexuel.

Selon des analystes politiques américains, ces nominations se situent dans trois camps : la vengeance, la récrimination économique via les tarifs et la réduction de l’appareil gouvernemental. En ce qui a trait à la vengeance, Trump avait nommé Gaetz afin que celui-ci s’en prenne, via le ministère du procureur-général, à tous ceux qui l’avaient poursuivi en justice ces dernières années. Il a remplacé ce dernier par Pam Bondi, ancienne procureure-générale de la Floride, qui a promis de poursuivre le mandat donné à Gaetz. À la Défense, il a nommé Peter Hegseth, un ancien commentateur à la chaîne de télévision Fox, avec mandat de se débarrasser des chefs militaires qui avaient osé critiquer le président-élu lors de son premier mandat de 2016 à 2020.

Au Trésor, il vient de nommer Scott Bessent, un milliardaire, pour procéder à l’imposition de tarifs sur tout produit étranger, une politique qui risque d’affecter négativement le Canada qui exporte la plupart de ses produits manufacturés vers les États-Unis. Pour transformer la structure de l’État, il a nommé Elon Musk, le chef, entre autres, de Tesla et de X (autrefois Twitter) à la tête d’une nouvelle agence mandatée d’améliorer l’efficacité du gouvernement, en d’autres mots, de le réduire. Sans doute la nomination la plus radicale est celle de Robert F. Kennedy Jr comme secrétaire à la Santé. Ce dernier est bien reconnu pour son opposition aux vaccins ainsi qu’à de nombreux programmes de santé publique.

Si toutes ces nominations ont la possibilité de créer des conflits au sein du nouveau gouvernement, elles ont toutes un élément en commun : les candidats et les candidates aux différents postes ont tous démontré dans le passé plus ou moins lointain, leur loyauté à l’égard de Trump. C’était là le critère essentiel.

Ces nominations doivent maintenant être approuvées par le Sénat, ce qui n’est pas garanti surtout dans les cas de MM Kennedy et Hegseth. Mais Trump a un as dans son jeu : il peut faire ses nominations lorsque le Sénat est en congé. Il n’est pas dit que les leaders de cette chambre du Congrès américain ne se déclareront pas en congé seulement pour garantir que Trump ait son cabinet de membres loyaux et fidèles et ce pour une période d’au moins de plus deux ans. Voilà une histoire à suivre.