NDLR : Une version précédente du texte ne donnait pas le bon titre à Christian Bourgeois et lui attribuait de façon erronée une citation sur le besoin de vendre le camp.
Aucune décision n’a donc été prise le 12 octobre. Chaque actionnaire a quitté la réunion avec un devoir : étudier les différentes options. Ce sera soit vendre le Camp jeunesse en marche ou avancer. «Peut-être, faire d’autres recherches si nécessaires», dit le grand chevalier des Chevaliers de Colomb de la paroisse Sainte-Croix de Haileybury, Roger Cloutier.
La perspective de vendre le Camp jeunesse en marche a suscité de vives discussions chez les francophones du sud du Témiskaming. Le 3 novembre 2021, le comité de gestion a discuté de cette possibilité lors d’une réunion des actionnaires.
«Il n’y a pas de relève», avait alors déclaré le président du Camp, Christian Bourgeois. Il était clair qu’il fallait étudier la question et, pour ce faire, recueillir plus de renseignements.
La paroisse Sacré-Cœur de New Liskeard s’était opposée à laisser aller un joyau de la communauté francophone. Elle jugeait le geste prématuré; une solution facile.
Un comité d’étude a été créé, présidé par Charlotte Lavictoire, était appuyé de Pauline Boucher et Robert Ethier. Ce rapport a été remis à la réunion du 12 octobre 2022.
«Prenons le temps de faire les choses comme il faut», avait déclaré Mme Boucher. Ils avaient alors décidé de former un groupe pour étudier tous les aspects de la question qui devait remettre un rapport un an plus tard.
Les enjeux
«C’est une situation assez sérieuse pour les francophones. Ce camp a été bâti pour eux. Ce n’est pas une décision facile à faire», explique Roger Cloutier.
Il résume les enjeux : «Les bénévoles sont de plus en plus difficiles à trouver. Les jeunes ne vont plus dans le camp d’été. La COVID n’a pas aidé. C’est difficile de trouver des moniteurs et des cuisinières. Les politiques en matière de sécurité et de salubrité compliquent tout», dit-il.
Il faut ajouter que la lassitude des bénévoles qui se sont occupés du camp pendant de nombreuses années n’est pas étrangère à la situation. «Ces gens étaient désespérés, fatigués», dit Pauline Boucher.
Le rapport explore la survie et la viabilité du camp. Il contient 18 recommandations.
Il recommande entre autres de revenir à la mission initiale du camp : «Être au service de la jeunesse et les familles francophones». Aussi de remettre le camp en bon état.
Le rapport reconnait que de compter sur des bénévoles est un temps révolu; il faut embaucher une gérante ou un gérant rémunéré qui à l’expertise nécessaire.
Aussi donner au camp la couleur d’aujourd’hui. «Que l’on mise sur innover plutôt que de continuer… Il faut faire autrement pour être au courant du renouveau et de l’innovation.»
Pour Charlotte Lavictoire, vendre n’est pas une option. «Au contraire, il faut travailler à recréer un sens d’appartenance auprès de la communauté des francophones, cultiver la clientèle; aller chercher les jeunes au lieu de les attendre. On a travaillé fort depuis un an et le rapport a plus que prouvé la viabilité du camp et l’importance d’investir dans une place qui nous appartient.»
Le Camp jeunesse
Le Camp jeunesse est situé sur un terrain de 12 acres devant le lac Gillies, dans le canton de Coleman. Il comprend toutes les commodités pour accueillir une soixantaine de campeurs. Il est géré par un conseil d’administration formé à partir des six actionnaires : les Sœurs de l’Assomption s.v., le Club Richelieu, la paroisse Sacré-Cœur de New Liskeard et les Chevaliers de Colomb de Haileybury, New Liskeard et Earlton.