Lors du Forum communautaire de Communauté francophone accueillante (CFA) de Sudbury le 8 novembre, des intervenants de première ligne à l’accueil des immigrants ont exposé plusieurs des problèmes qu’ils vivent au quotidien dans leur travail et les solutions qu’ils entrevoient.
Plusieurs services restent trop peu connus auprès des immigrants. Le conseiller en employabilité et entrepreneuriat de la Société Économique de l’Ontario (SÉO), Bassirou Gueye, dit qu’il pourrait aider beaucoup d’immigrants à réviser leur curriculum vitæ et se trouver un emploi. Lorsqu’ils ont de la difficulté à se trouver un emploi, plusieurs décident de simplement retourner aux études, ce qui n’est pas toujours la bonne solution.
Mais même avec un bon CV, la discrimination peut bloquer l’embauche si l’éducation n’est pas faite auprès des employeurs. La conseillère en employabilité et en entrepreneuriat de la SÉO, Stéphanie Cotnoir, entend encore des phrases comme «Je trouve que les immigrants francophones ne travaillent pas assez fort. Je préfère un Mexicain ou un Philippin.»
Même si l’employeur est bien renseigné, les problèmes peuvent parfois survenir sur le plancher, avec du racisme venant d’autres employés.
La priorité des immigrants lorsqu’ils arrivent sur place, c’est de se trouver un foyer. Les histoires de discrimination sont déjà bien connues, mais elles sont envenimées par le présent manque de logements. Le travailleur d’établissement du Collège Boréal, Andy Richmond, raconte souvent devoir faire un travail d’éducation-traduction-médiation pour convaincre des propriétaires. Ça ne fonctionne pas toujours.
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Le coordonnateur des services en immigration du CFA, Moïse Zahoui, a entendu l’histoire d’une famille qui s’est fait demander de payer six mois de loyer à l’avance.
La langue est aussi une barrière. Il semble manquer de cours d’anglais à Sudbury. Andy Richmond souligne que les cours du Collège Boréal ont une liste d’attente, ce qui décourage certains.
La travailleuse et établissement dans les écoles de CFA Sudbury, Rosemonde Katché, se bute aux règles de confidentialité des écoles. Il lui est difficile d’entrer en contact avec des familles qui pourraient profiter de ses services. Par conséquent, ses services manquent de visibilité.
Une réponse rapide par contre : le surintendant de l’éducation du Conseil scolaire catholique Nouvelon présent lors de la table ronde, Jhonel Morvan, a immédiatement envoyé un message aux employés concernés pour bien publiciser les services sur le portail des parents.
Moïse Zahoui rappelle que le travail de tous ces intervenants n’en est pas un qui se déroule de 9 à 5. Il n’est pas rare qu’ils reçoivent des appels à l’aide à tous moments de la journée ou du soir. Par conséquent, les travailleurs s’épuisent plus rapidement.
Pistes de solution
Le réseautage et les rencontres pourraient améliorer plusieurs défis. Entre autres l’emploi et le logement. Andy Richmond aimerait être capable de rencontrer des groupes de propriétaires pour les aider à se débarrasser de leurs préjugés.
Stéphanie Cotnoir croit que si plus de temps consacré au prédépart des immigrants, à leur préparation avant de quitter leur pays, plusieurs solutions pourraient être avancées. Ils pourraient recevoir plus de formation sur le système bancaire — plusieurs n’ont pas de cote de crédit — préparer la recherche d’emploi, trouver un logement, etc.
Pour le logement, l’idéal serait de créer une maison transitoire. Des appartements de courte durée et à bon prix réservés aux nouveaux arrivants. Ils auraient l’esprit plus tranquille pour aborder tous les autres aspects de leur intégration.