le Mardi 15 octobre 2024
le Jeudi 3 août 2023 13:22 Société

L’engouement pour une vie plus simple

Le chemin Big Moose à Corbeil. — Photo : Archives
Le chemin Big Moose à Corbeil.
Photo : Archives
Nord ontarien — Une étude publiée par l’entreprise Horizon Aircraft semble démontrer qu’un quart des Canadiens veulent déménager dans une région rurale afin de profiter d’un rythme de vie plus lent. Les répondants disent vouloir un meilleur équilibre entre le travail et la vie personnelle. Une bonne proportion change cependant d’idée après quelque temps.
L’engouement pour une vie plus simple
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La pandémie, le taux de satisfaction de vivre dans un milieu urbain plus faible et le désir de se rapprocher à sa famille et à ses amis sont parmi les principales raisons évoquées pour la décision.

Près du tiers (32 %) des intervenants envisagent de se relocaliser d’ici les deux prochaines années. Un autre 12 % des personnes interrogées ne pensent pas le faire avant au moins cinq ans.

Un bémol : certains admettent regretter leur décision. La proximité à l’emploi et l’accès à des soins de santé ont souvent été cités comme exemples de difficultés de vivre en campagne. 

Le Voyageur a recueilli quelques témoignages de résidents francophones et francophiles qui apprécient leur choix de déménager dans le Nord de l’Ontario.

Carrie-Ann Bisonnette, North Bay

Il y avait une foule de facteurs qui ont créé l’occasion parfaite de passer d’un grand centre urbain au nord de la province. Bien que j’ai aimé vivre dans la métropole durant plus de 20 ans, mon amour s’estompait. La pandémie a changé la ville d’une manière qui a amplifié tous les aspects négatifs de la ville et a éteint tous les aspects de la vie urbaine qui me gardaient là. 

Nous venions de fonder notre famille grandissante et devions quitter notre condo du centre-ville. Mais le cout d’une maison à Toronto était astronomique, tout comme la garde d’enfants. North Bay nous a rapprochés de notre famille, de nos amis, d’un cout de la vie plus abordable, d’un accès facile à beaucoup de choses que nous aimons sans les temps de trajet intolérables. 

Anne-Marie Lemelin, Chisholm

Nous avons déménagé dans le nord pour plusieurs raisons. Nous voulions vivre dans la campagne, mais le prix des maisons dans la campagne à Niagara est affreux et trop cher. On voulait que la vie de notre fille soit plus comme l’enfance du «bon vieux temps», où elle peut aller dehors et jouer dans la forêt, sans écrans, sans bruits de la ville et plus en sécurité qu’en ville. Je voulais que ma fille reçoive une éducation en français avec d’autres élèves et familles francophones et qu’on soit dans un environnement plutôt francophone. Je pensais que ce serait plus réalisable ici.

Ann McIntaggart-Doyle, Elk Lake

J’ai demeuré à Charlton durant mon enfance pendant quelques années. Après, nous avons déménagé à Rémigny, au Québec, à Barrie et ensuite Wasaga Beach pendant 18 ans. En 2019, je suis arrivée à Elk Lake. Vous ne pourrez jamais me payer assez pour revenir dans le sud. J’ai travaillé trois ans à la régie des alcools de l’Ontario et suivi des cours en ligne pour devenir une agente immobilière. Je suis également une bénévole très active dans la région du Témiskaming. Je suis très heureuse de vivre loin du Sud de l’Ontario!

Kevin Musters, Hilliardton

Je demeure à Hilliardton depuis 2018. Avant ça, j’ai vécu au centre-ville de Toronto pendant 16 ans. J’ai décidé de déménager dans le Nord pour m’échapper de la foule. Je demeure aux abords d’une rivière et j’aime faire du kayak pendant mes heures du diner (en travaillant à distance). J’aime également découvrir les différents endroits pour faire des randonnées et la culture francophone. Dans le Sud de l’Ontario, je n’étais pas exposé à la langue française. Ici, j’entends plusieurs personnes qui parlent très bien l’anglais et le français. Je découvre aussi de nouvelles places au Québec — Rouyn-Noranda et Ville-Marie.

Cindy Rooney, Témiskaming

Mon conjoint et moi sommes tombés sur notre propriété. Nous l’avons acheté un an avant de déménager et de bâtir notre maison. Lorsque la covid-19 a frappé, nous avons ressenti le besoin de nous éloigner du brouhaha de la ville. Le prix des maisons a augmenté tellement que nos plus vieux enfants ne pouvaient pas se permettre de déménager. Ce serait encore pire pour mes plus jeunes. Le taux de criminalité augmente dans la région du Niagara. Notre qualité de vie a beaucoup augmenté depuis que nous avons la nature à notre porte. C’est un rythme de vie plus lent et nous pouvons passer plus de temps de qualité avec nos enfants.

Leïla Saadaoui, Sudbury

Je me suis installée à Sudbury en 2007 après avoir vécu à Montréal et, avant ça, en région parisienne, des régions très peuplées. J’aime notre qualité de vie ici, une petite ville avec la nature, les lacs et une communauté où les gens se reconnaissent et se saluent.