Yvan Dalcourt habite Chelmsford, dans le Grand Sudbury. Il est trappeur depuis une vingtaine d’années. Il chasse particulièrement les animaux à fourrure. Son métier, il le puise dans ses origines. Dans l’histoire de sa famille.« Avec la colonisation de l’Amérique du Nord, les Européens sont arrivés et ont découvert de belles richesses, ici. Avec les Premières Nations, ils ont fondé un marché de traite de fourrures. Les premiers fondateurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson sont [Pierre-Esprit] Radisson et [Médard Chouart] des Groseillers. Ce dernier est mon ancêtre», raconte M. Dalcourt.
Yvan Dalcourt fait ainsi partie d’une lignée d’anciens trappeurs arrivés au nord de l’Ontario il y a longtemps.
«Mon père et mon oncle sont des trappeurs. Mes grands-oncles et mon grand-père, également. Avec la trappe, je capture les animaux à fourrure pour me nourrir. C’est ça la raison principale. J’aime me nourrir de produits de source naturelle», explique-t-il.
Mais le trappeur fait de la chasse de façon responsable. «Je fais la trappe pour gérer la population des animaux se trouvant sur le terrain. Quand la population d’ours autour du village par exemple est élevée, je travaille durement pour la diminuer. Mais quand je vois que la population animale est à la baisse, je trappe moins fort pour aider la population à augmenter ».
M. Dalcourt souligne que le trappeur n’est pas là pour seulement tuer des animaux. Il gère des situations pour prévenir certains dangers.
« Bien souvent, les champs des fermiers sont inondés à cause des castors. Et ça, ça a un cout pour nos fermiers. C’est à ce moment-là qu’on intervient et qu’on fait la trappe de ces castors », dit-il.
Évolution dans le métier
Par rapport à la façon dont le métier était exercé il y a un siècle, on remarque aujourd’hui des changements. Des règlements sont en vigueur pour les trappeurs.
« Autour de 1940, le gouvernement provincial a mis en place ce qu’on appelle des lignes de trappe. C’est une région géographique dans laquelle un trappeur est autorisé à gérer le gibier ou les animaux à fourrures sur ce bloc de terrain. Auparavant, les trappeurs allaient partout », fait savoir Yvan Dalcourt.
Il indique que l’équipement qu’ils utilisent a aussi changé. Les pièges doivent être certifiés pour s’assurer que les animaux ne souffrent pas d’un malaise lorsqu’on les trappe.
Un patrimoine à transmettre aux jeunes
Le trappeur Yvan Dalcourt fait aussi la trappe des animaux à fourrures par amour pour son métier.
«On ne fait pas d’argent dans ce métier. Ça me coute des sous de ma poche pour pouvoir faire ce que je fais. Je m’achète un quatre roues, une scie à chaine, un camion, les pièges, les couteaux, tout cet équipement est cher par rapport à ce que rapporte la trappe. Je vais à la trappe juste pour me nourrir et partager cette tradition familiale avec mes enfants », lance-t-il.
Ses deux garçons, Sébastien, 22 ans, et Samuel, 19 ans, sont des trappeurs. «Ils ont leur licence et me suivent quand je vais à la trappe».
Les fins de semaine, Yvan Dalcourt donne des cours de trappe à ses deux plus jeunes garçons, Xavier, 17 ans, et Amadeus, 14 ans.
«C’est très important pour moi de transmettre à mes enfants ce que j’ai appris des anciens», dit M. Dalcourt.