Selon M. Richard Meilleur, ainé autochtone de la Rivière-des-Français et président des familles métisses du Nipissing, ces plantes, tout comme des centaines d’autres, ont des fonctions médicinales très précises. «Le tabac est une plante sacrée qui constitue une offrande aux esprits; sa fumée transporte, via les oiseaux et plus spécifiquement le Thunderbird, les pensées, les sentiments et les prières vers le Créateur.
Il sert aussi à faire un don à la Nature avant de cueillir des bleuets par exemple ou à remercier un animal de donner sa vie avant de le tuer pour de la nourriture, dit-il. La sauge sert à purifier le corps, le nettoyer des énergies négatives et apporter une clarté mentale. Le cèdre sert à faire du thé pour guérir un rhume ou une grippe par exemple et aussi à se débarrasser d’effets négatifs. Enfin, le foin d’odeur permet à un individu de se calmer; il a un effet positif. » Une fois tressé, le foin d’odeur sert aussi à faire de l’encens et de la purification grâce à sa fumée.
Chacune de ces plantes est située dans un endroit précis dans le jardin qui est idéalement construit en cercle. Le tabac est placé à l’Est; le cèdre au Sud, le foin d’odeur au Nord et la sauge à l’Ouest.
Le jardin sert à enseigner aux étudiantes et étudiants la valeur médicinale des plantes. «C’est une façon physique d’enseigner en démontrant concrètement l’importance des plantes dans la culture autochtone», affirme Marc Hébert, professeur au sein des programmes en environnement forestier et faunique de l’École de l’environnement et des richesses naturelles du Collège Boréal. Marc Hébert est de plus le président du Conseil d’enseignement autochtone au Collège Boréal.
M. Hébert explique que le cèdre sert aussi à nettoyer le sol avant une cérémonie; il est souvent pendu à l’entrée d’un tipi dans le but d’enlever les pensées négatives. Une tresse, fabriquée à partir du foin d’odeur, est souvent pendue dans un bureau pour rappeler les cheveux de la Nature.
Réapprendre certains aspects de sa culture
Richard Meilleur et Marc Hébert sont responsables, en compagnie d’autres, du jardin autochtone qui a été établi en 2018. En plus des étudiants et étudiantes du Collège qui visitent le jardin pour en apprendre davantage au sujet de la culture autochtone, certains membres des Premières Nations de la région s’y rendent afin de réapprendre certains aspects de leur culture.
En plus de ce jardin, le Collège a établi, en 2009-2010, un centre Métis nommé Louis Riel. Situé présentement au deuxième étage du Collège, il permet aux Autochtones et aux Métis de se sentir chez eux au sein de l’institution. «Certains le visitent par curiosité et découvrent qu’ils ont des racines métisses» soulignent Richard Meilleur et Marc Hébert. Des professeurs du Collège le visitent pour en apprendre davantage au sujet des Métis et de leur culture. Richard Meilleur accueille tous les visiteurs et leur joue parfois de la musique en plus de leur expliquer les principaux aspects de la vie et de la culture métisse.
Un nouveau centre Louis Riel est présentement en construction, au sud du Collège. Avec son entrée à l’Est, le centre doit être en mesure d’accueillir ses nouveaux visiteurs à compter de septembre ou octobre 2024. Il est situé dans un environnement autochtone, lequel comprend un cercle qui permet aux personnes de s’assoir, ainsi que le jardin avec ses plantes médicinales.