En cette commémoration du jour du Souvenir, j’aimerais brosser le portrait d’une artiste franco-ontarienne de Sudbury. Anciennement coordonnatrice des stages à l’Université Laurentienne et également ancienne enseignante dans une école de langue française, Léonie profite maintenant de sa retraite en travaillant avec des perles.
La technique du perlage (beading) est notamment très utilisée dans l’art autochtone. Elle a appris à perler au Shkagamik-Kwe Help Center. Il s’agit d’une passion qu’elle partage avec sa belle-fille, Sheri Cecchetto, qui fait elle-même partie des Premiers Peuples du côté de sa mère.
Léonie crée constamment de nouvelles choses et elle aime relever de nouveaux défis : elle a fait des colliers perlés, des bagues, elle a brodé des perles sur des masques, elle a créé des porte-masques perlés, etc. Et, à ce moment-ci de l’année, elle crée de magnifiques coquelicots.
La conception de ceux-ci prend huit heures de travail à la main (et beaucoup d’amour!). Dans ma petite famille, nous portons tous fièrement notre coquelicot confectionné par Léonie Lamothe. Il est à noter que chaque coquelicot est unique et qu’elle remet cinq dollars aux vétérans.
L’année dernière, pour démontrer tout le respect et la reconnaissance que j’ai envers la profession d’enseignante, et encore plus en temps de pandémie, j’ai décidé d’acheter un coquelicot aux enseignants de mes deux enfants. J’ai fait le même geste cette année. En ce moment, au moins six enseignants de l’École publique Hélène-Gravel portent fièrement ce coquelicot fait à la main par une artiste locale.
Parler du jour du Souvenir grâce à la littérature jeunesse
Si jamais, comme enseignant ou comme parent, vous avez envie de vous procurer des livres pour la jeunesse en lien avec le jour du Souvenir, ou l’une des deux guerres mondiales (14-18 et 39-45), je vous propose des albums (livres imagés), car il est possible de lire, de relire et d’interpréter le texte et les illustrations de plusieurs façons. Il est plus facile d’aborder des sujets difficiles et complexes grâce à la littérature jeunesse.
Voici donc quelques titres intéressants :
À partir de la 4e année
L’ennemi, écrit par Davide Cali et illustré par Serge Bloch
Deux soldats ennemis résistent chacun dans leur tranchée. Seuls depuis longtemps, ils attendent une issue à leur affrontement; or, aucun ne veut céder. Au fil des jours, le sens de cette guerre s’effrite pour les soldats épuisés et affamés. Le besoin de voir le visage de l’ennemi devient de plus en plus pressant. Cependant, l’ennemi leur ressemble peut-être davantage qu’ils ne l’imaginent. Cet album saisissant dénonce l’absurdité de la guerre, en présentant la confrontation ultime de deux soldats ordinaires. Le duel des ennemis est raconté par l’un des soldats. […] Ce livre critique et profondément touchant invite à une réflexion d’une grande actualité sur la propagande de guerre. (Image et résumé tirés du site Constellations.)
Anne Frank, écrit par Josephine Poole et illustré par Angela Barret
Cet album présente, sous la forme d’un court récit, les étapes importantes de la vie d’Anne Frank. Quittant l’Allemagne, la famille Frank s’établit à Amsterdam. Le texte évoque les persécutions nazies qui s’intensifient ainsi que l’aménagement de l’annexe où la famille s’installera et vivra recluse durant deux ans. L’auteure s’attarde sur les émotions d’Anne et met en lumière l’importance du fameux journal, à qui elle confie ses pensées et ses sentiments. […] Cet ouvrage est une belle invitation à découvrir l’univers d’Anne Frank et il donne de bons repères pour mieux comprendre le contexte historique du Journal d’Anne Frank. (Image et résumé tirés du site Constellations.)
À partir de la 6e année
Jules et Jim. Frères d’armes, écrit et illustré par Jacques Goldstyn
Jules et Jim sont inséparables. Depuis leur enfance, ils forment un duo complice. Quand la Grande Guerre éclate, Jules et Jim s’engagent dans l’armée. Devenus frères d’armes, ils combattent avec courage et puisent leurs forces dans leur amitié. Cet album rend hommage aux soldats qui ont combattu durant la guerre de 1914-1918. Il commémore le centenaire de l’Armistice. (Image et résumé tirés du site Fousdelire.)
À partir de la 7e année
14-18. Une minute de silence à nos arrière-grands-pères courageux, écrit et illustré par Thierry Dedieu
Cet album est composé d’une vingtaine de dessins réalisés au fusain et illustrant la violence, la désolation et l’horreur de la Première Guerre mondiale. […] On y voit des hommes fauchés par les balles, le no man’s land entre les tranchées, des hommes défigurés, etc. Troublantes, ces images de grande taille montrent sans aucun fard les atrocités de la guerre. […] L’album rend compte avec force de la difficulté de traduire en mots une réalité aussi terrible que celle de la guerre. Mais l’absence de texte rend compte d’un silence qui rend hommage à ceux et à celles qui ont perdu la vie pendant la Première Guerre mondiale. Le caractère très cru des illustrations nécessite une certaine maturité de la part du lecteur. (Image et résumé tirés du site Constellations.)
Bonne lecture, bonne découverte et, surtout, portez fièrement votre coquelicot en hommage à nos anciens combattants canadiens qui se sont sacrifiés pendant les deux guerres. Nous devons savoir perpétuer leur mémoire afin qu’ils ne soient pas oubliés. Les armes, la mort et la destruction ne peuvent plus être une solution aux problèmes mondiaux.
Isabelle Carignan, fière maman de deux cocos d’amour
Professeure titulaire à l’Université TÉLUQ
Professeure associée à l’Université Laurentienne