Deux films de langue française ont fait leur début sur l’écran du Sudbury Indie Cinema la fin de semaine dernière. Vous pouvez voir le film qui représentera le Canada aux Oscars et un film français racontant l’histoire du premier restaurant. En fait, n’hésitez pas à aller voir les deux.
Étonnement, un parallèle peut être dressé entre les deux productions : deux histoires d’hommes qui doivent quitter le monde qu’ils connaissent et refaire leur vie et retrouvant l’amour de leur vie. Par contre, les deux amours ne sont pas tout à fait du même ordre. Les deux films ont également été présentés à Cinéfest.
Les oiseaux ivres
Les oiseaux ivres est un film québécois réalisé par Ivan Grbovic. On y suit Willy, un Mexicain qui cherche depuis quatre ans la femme d’un ex-baron de la drogue pour qui il a tout sacrifié. Il rejoint un groupe de travailleurs sur une ferme du Québec dans l’espoir de se rapprocher de son but.
L’histoire se dévoile peu à peu. On rencontre d’abord Willy, puis la famille de la ferme qui accueille les travailleurs mexicains. Il semble y avoir, au début, beaucoup de trames différentes et séparées à suivre. On se demande si elles sont vraiment liées. Elles s’entrechoquent pourtant à la fin, créant un dénouement en majeure partie satisfaisant. Il n’y a qu’une intrigue qui mériterait plus de précisions.
Il faut principalement lever son chapeau à la directrice photo et coscénariste, Sara Mishara. Les plans sont souvent bien pensés, mais c’est son utilisation de la lumière naturelle qui laisse la plus grande impression sur nos rétines. Il est rare de voir des films ne pas ajouter de source de lumière artificielle pour baigner leurs acteurs d’une parfaite lumière irréaliste. Ce n’est pas le cas dans ce film majoritairement filmé à l’extérieur et la palette de couleur à l’écran y gagne.
Délicieux
Juste avant la Révolution française de 1789, Pierre Manceron est cuisinier chez un important Duc en campagne. Apprécié, il commettra quand même une erreur qui lui fera perdre son poste. D’abord découragé, une femme s’installera dans sa vie et sa maison et l’encouragera à vivre sa passion et ouvrir ce qui pourrait être considéré comme le premier restaurant.
Délicieux joue avec la tension qui existait entre les nobles et le peuple français pour créer une lutte de classe. Ce message ressort un peu plus que la naissance de la cuisine et de la restauration française.
La reconstruction historique est remarquable et les décors et les images sont criants de réalisme. Ils nous plongent dans la période de façon efficace. La performance de l’acteur principal — Grégory Gadebois — un peu moins, mais il vend bien la personnalité effacée du chef qui veut d’abord retrouver sa gloire et non mener une révolution.
Si vous aimez la bonne bouffe et/ou manger au restaurant, Délicieux vous permettra au moins d’étancher une certaine curiosité.
Les oiseaux ivres sera présenté le 17 novembre à 18 h, le 18 à 13 h 30 et le 28 à 15 h.
Délicieux sera à l’écran le 25 novembre à 14 h, le 27 à 18 h et le 30 à 16 h.
N’oubliez pas que le film familial d’animation Ernest et Célestine sera présenté en français le 28 novembre à 13 h.