Sudbury — Le Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) tente un retour à la normale tout en gardant à l’esprit que la COVID-19 peut forcer un passage au plan B ou au plan C. Pour l’instant tout de même, ils ont les yeux tournés vers une saison extrêmement diversifiée qui comprend autant de productions et d’activités que ses saisons d’avant 2020.
Cette programmation bien remplie se déroulera sous le thème «À la croisée des regards». Un nom approprié lorsque l’on considère la grande diversité des présentations : culture queer, culture autochtone, identité culturelle et linguistique, comédie musicale, spectacle à grand déploiement… il y en a pour tous les gouts.
«Ça a toujours été important pour moi d’avoir une diversité de propositions à tous les niveaux», commente la directrice artistique, Marie-Pierre Proulx. La saison s’est construite à travers certaines limites encore imposées par la pandémie, mais aussi «d’avoir une place importante pour les paroles autochtones».
La directrice artistique croit que l’ouverture aux Premières Nations permet de créer plus de liens avec les maisons de production qui préparent ces spectacles. Certaines qui existent depuis longtemps, mais qui ne faisaient peut-être pas partie des mêmes réseaux.
«On sent qu’il y a aussi un mandat d’initier les gens à une histoire qui est peut-être méconnue ou pas connue du tout et donner des clés pour accéder à l’art autochtone et mieux comprendre les bouts d’histoires méconnus», dit-elle.
Roulement de tambour
Alex Tétreault aura l’honneur d’ouvrir et de fermer la saison 2022-2022 du TNO avec sa production autogérée, Nickel City fifs : une épopée queer sudburoise sur fond de trous. Une mise en lecture publique fera partie du festival Feuilles vives de Théâtre Action, présenté cette année à Sudbury du 16 au 18 septembre.
La pièce à proprement dit sera montée au cours de l’année et bouclera la saison du TNO lors des festivités de la St-Jean. Le spectacle et la mise en lecture seront présentés au Bar Zigs.
«Alex avait commencé le processus de financer son projet, donc c’est vraiment une coproduction Alex Tétreault/TNO. On vient l’appuyer», explique Marie-Pierre Proulx.
Un marathon
La programmation pour adultes se poursuivra en octobre avec une production pancanadienne à grand déploiement. Un. Deux. Trois.
Un. a été présenté dans le passé à Sudbury par Mani Soleymanlou, un texte où il abordait sa propre duplicité identitaire. Dans Deux., il prenait la scène avec Emmanuel Schwartz pour aborder le sujet sous un autre angle. Trois. a été monté par la suite avec 40 interprètes montréalais.
«Quand Mani est arrivé au Centre national des arts, il a décidé de nous proposer un marathon théâtral. Il reprend Un. Deux. et Trois., qui seront adaptés. Cette fois-ci, Trois. sera avec 40 artistes de la francophonie canadienne, de Vancouver à Caraquet en passant par Sudbury», explique Mme Proulx. Effectivement, les Sudburoises Chloé Thériault, France Huot et Caroline Raynaud en feront partie. «Les interprètes joueront eux-mêmes.»
Le terme marathon est peut-être bien choisi, puisque la présentation devrait durer presque 4 heures, avec deux entractes. «C’est du jamais vu au Canada français dans la mesure où on est dix producteurs», explique la directrice artistique.
Les rencontres
Vaches, the musical a déjà été annoncé lors du lancement de saison de La Slague et sera présenté le 10 décembre.
En février, ce sera l’occasion de découvrir avec «humour, imagination et intelligence» l’histoire méconnue des Autochtones au 20e siècle avec Mononk Jules, un texte de Jocelyn Sioui.
Diane Losier, que l’on a pu voir dans Le Club des éphémères, sera de retour à Sudbury pour présenter son spectacle solo Intrusions. Dans celui-ci, une femme attend le transfert de son mari, dont la santé s’affaiblit, vers une résidence pour personnes âgées. Elle raconte son combat pour sa dignité et son amour pour son mari à travers des circonstances moins qu’idéales.
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Toujours une place pour la jeunesse
Les enfants auront droit à trois présentations cette année. La première, en novembre, sera L’Écho de l’écume. Les arts visuels montent sur scène dans cette production pour les 3 à 7 ans.
En avril, il y aura deux présentations sur thèmes autochtones pour les jeunes. Toqaq mecimi puwiht/Delphine rêve toujours, pour les 5 à 9 ans, suit une jeune fille Wolastoqey (malécite) à la recherche du tambour perdu de son défunt mushums.
Ce sera ensuite au tour des 18 mois à 6 ans de venir faire leur tour pour vivre l’expérience de G’zaagiin maleńki : je te promets une forêt. Trois artistes aux origines diverses créent un espace immersif avec des sons, des textures, des mouvements et de la poésie.
Votre chance de monter sur la scène de la Place des Arts
2023 verra le retour d’une pièce de théâtre communautaire mise en scène par Hélène Dallaire. La pièce choisie est Garçon!, une comédie à tableaux qui se déroule dans un restaurant. «On suit les péripéties de trois serveurs qui rencontrent différents clients», raconte Marie-Pierre Proulx. La version originale compte 30 personnages interprétés par 5 comédiens. Les besoins pour la version du TNO se situeront probablement entre ces deux nombres, mais le format offre une belle flexibilité.
Les auditions auront lieu le 20 et le 21 septembre. Vous pouvez dès maintenant vous inscrire en écrivant à [email protected].
Retours
L’Heure du conte et du brico, les Surtitres™, les Causeries du vendredi et la Brigade seront tous de retour cette saison.
Ce sera aussi le cas de la formule payez ce que vous pouvez pour les billets. Par contre, une nouvelle formule d’abonnement permet d’économiser 25 % pour trois spectacles ou plus. Tous les détails sont sur le site de la billetterie du TNO.
La majorité des spectacles seront dans la Grande Salle de la Place des Arts. Seuls G’zaagiin maleńki : je te promets une forêt et Intrusion profiteront de l’intimité de la Salle Desjardins et Ncikel City fifs au Zigs.
La Bourse de création TNO – Geneviève Pineault sera aussi de retour. Les candidatures sont acceptées pour le montant de 2500 $ qui peut servir à la création d’un premier projet professionnel.
En congé pour une bonne raison
Marie-Pierre Proulx manquera en quelque sorte la saison qu’elle a préparée. Elle sera en congé de maternité à partir d’octobre. «Parfois j’oublie que je ne serai pas là!», lance-t-elle. Quoique ce n’est pas entièrement vrai puisqu’elle compte bien venir voir les pièces.
Son remplaçant pendant son congé a été annoncé pendant le lancement de saison. Il s’agit de Dillon Orr, qui a fait la mise en scène du Club des éphémères et qui appuie déjà le travail du TNO depuis la pandémie.