L’autre côté de la médaille de ce succès : l’équipe technique n’a pas le temps de reprendre son souffle, ils sont fatigués, lance le directeur général, Jean-Gilles Pelletier. Ce qu’il voit en ce moment, c’est que la Place de Arts impressionne et tout le monde veut l’utiliser.
L’année financière se terminant le 31 mars 2022 compte un déficit de 195 473 $. C’était cependant avant l’ouverture et le début de la location des salles. M. Pelletier ne se formalise pas du déficit, mais sait qu’il y a une pente à remonter.
«Nous avons quatre centres d’entreprises. On est dans le sixième mois du rodage. Je crois qu’on commence à être en bonne forme. Il faut que ces centres d’entreprise là fassent de l’argent. Il nous faut une phase deux de notre campagne de levée de fonds. Il faut recogner à la porte des bailleurs de fonds. Dans tous les modèles d’affaires depuis 2015, on prévoyait 250 à 260 000 $ de Patrimoine canadien en frais d’opération. Ils nous ont donné 75 000 $ cette année», indique le directeur général.
Les quatre centres d’entreprises auxquels il fait référence sont la location de salle, le Bistro, le service de traiteur et la billetterie.
Pour l’année 2021-2022, les revenus totaux de la Place des Arts étaient de 624 329 $, ce qui comprend 259 000 $ de la municipalité, 206 000 $ de la province et 115 000 $ du fédéral. Les dépenses s’élèvent à 819 802 $.
Six Bistros
Pendant la réunion, Jean-Gilles Pelletier a raconté avoir changé six fois le modèle d’affaires du Bistro depuis l’ouverture afin de trouver la meilleure façon qu’il atteigne ses objectifs. L’achalandage a été inférieur aux prévisions, en partie à cause des nouvelles habitudes postpandémiques et du travail à la maison.
M. Pelletier prévient qu’il faudra être patient pour que le Bistro et le service de traiteur soient vraiment une source de revenus fiable. Ça ne sera pas à court terme.
Le coin de la boutique est l’un des autres défis. Pendant la rencontre, le directeur général du Carrefour francophone, Stéphane Gauthier, a expliqué que malgré un affichage de poste lancé en février, une augmentation du salaire promis au-delà de la moyenne québécoise et une recherche à l’internationale, ils ne sont pas encore parvenus pas à trouver la perle rare qui pourrait faire décoller cette autre source de revenus.
La boutique fonctionnerait selon un modèle de coopérative et serait gérée par le Carrefour francophone, le Salon du livre, les Éditions Prise de parole et la Place des Arts.
Le conseil d’administration de la Place des Arts est composé de représentants des sept organismes fondateurs et de membres de la communauté. Les membres votants sont des administrateurs des mêmes organismes culturels.
La campagne de dons continue
Le président du conseil d’administration, Alain Richard, rappelle que la construction s’est terminée sans dépassement de cout. La Place des Arts du Grand Sudbury a été construite avec 27,4 millions $ de fonds publics et 4,2 millions $ en dons privés.
La campagne de financement n’est cependant pas terminée, car elle est à 122 432 $ de son objectif. La pandémie a compliqué les choses, a-t-on rappelé.
Une autre campagne de dons sera lancée en 2023.
M. Pelletier compte également créer plus de liens avec le secteur corporatif, un utilisateur potentiel des installations, et travailler à l’intégration de la Place des Arts au circuit touristique sudburois.