le Lundi 9 septembre 2024
le Mercredi 1 février 2023 14:17 Arts et culture

Une pièce qui donne le gout de monter sur scène

Éric Lapalme, Véronique Champoux et Denis Lapalme dans Garçon!  — Photo : Archives
Éric Lapalme, Véronique Champoux et Denis Lapalme dans Garçon!
Photo : Archives
Critique de la pièce communautaire Garçon!
Une pièce qui donne le gout de monter sur scène
00:00 00:00

C’est tout un défi de jongler avec les énergies de près d’une vingtaine d’interprètes, tous avec des niveaux d’expérience variés, dans une pièce communautaire, mais Hélène Dallaire et l’équipe du Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) ont réussi. Leur diction était claire et précise, malgré la rapidité du texte, et ils se sont lancés avec confiance dans le jeu physique et vocal, offrant un jeu énergique et fantastique où chaque comédien a eu son moment.

Garçon! était la pièce de théâtre communautaire du TNO pour la saison 2022-2023. Écrit par Stéphane E. Roy, mise en scène par Hélène Dallaire — sa 15e pièce communautaire — et interprétée par 18 membres de la communauté, elle a été présentée du 26 au 28 janvier à la Place des Arts du Grand Sudbury.

La pièce s’ouvre avec un «pop» de lumières, un «trille» de notes et un «swish» des nappes de tables comme les serveurs préparent les tables du restaurant éponyme… suivi par son ouverture et l’entrée des clients, occupant en quelques secondes tout l’espace dans un chaos de son et de lumières. Un microcosme de la pièce en tout et un avant-gout du restaurant français classique à son apogée… ce qui n’est plus le cas au présent. Comme on l’apprend plus tard du propriétaire du restaurant, «la haute saison est basse et la basse saison est… très basse». D’ici, nous sommes témoins des multiples mésaventures et discussions des clients et des serveurs. Sans oublier les numéros musicaux ponctuant le tout!

Basée sur une websérie du même nom par Stéphane E. Roy qu’il a ensuite transposé en pièce de théâtre, le texte est parfait pour une pièce communautaire : vif, pleine de grandes personnalités et débordant de jeux de mots avec lesquels s’amuser. Le texte puise dans plusieurs sujets pour l’humour, dont la misogynie, l’infidélité, les précautions sanitaires, la chirurgie esthétique et, bien sûr, le traitement des serveurs. 

Sans oublier les ajouts locaux au texte, situant le restaurant Garçon! à Sudbury. Les rires de la foule étaient longs et forts quand un détail spécifique à chez nous se présentait — comme la situation de l’Université Laurentienne ou la rénovation de l’aréna. 

Il ne faut cependant pas chercher des discussions bien profondes sur ces sujets. J’aurais aimé un peu plus de sincérité sur certains points, mais le but du texte est de faire rire. Et cela, il le fait  avec aplomb.

Les divers éléments de la production supportent bien le texte et le jeu, de la silhouette du mystérieux chef de Garçon! lorsqu’il taquine les serveurs, jusqu’aux grands éclats de lumières et de son durant les numéros musicaux. Certaines répliques se perdaient parfois dans la musique, mais malgré cela, la chorégraphie et l’énergie des comédiens arrivaient toujours à faire sourire.

En bref, Garçon! a livré une pièce de théâtre communautaire par excellence où l’énergie se sentait autant sur la scène que parmi la foule. Ça donne envie de participer, autant au théâtre qu’à la communauté derrière le tout. 

Et volant certains des mots d’ouverture du directeur artistique suppléant du TNO, Dillon Orr : «… le théâtre est, à sa base, communautaire» et je crois que ce sentiment s’est reflété clairement dans cette production.