le Mardi 17 septembre 2024
le Jeudi 2 février 2023 15:32 Arts et culture

Le désir de connaitre son histoire et de la partager

Jocelyn Sioui — Photo : Marie-Julie Garneau
Jocelyn Sioui
Photo : Marie-Julie Garneau
Sudbury — Comme beaucoup d’autochtones du Canada, Jocelyn Sioui «ne savait rien» sur la culture de ses ancêtres ou sur sa propre famille avant de commencer à se poser des questions et faire de la recherche pour «Mononk Jules». Cette production — qui sera présentée à Sudbury par le Théâtre du Nouvel-Ontario — est née d’un désir de connaitre et de partager cette culture... et une histoire perdue.
Le désir de connaitre son histoire et de la partager
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Dans Mononk Jules, Jocelyn Sioui raconte l’histoire de son grand-oncle, Jules Sioui, dont l’histoire extraordinaire a été trop vite oubliée. À travers un monologue qui flirte avec le théâtre documentaire, le conte, l’humour et le journalisme, on suit le combat de Jules Sioui pour son identité qui le mènera à faire une grève de la faim. 

«Mon art est très métissé et les marionnettes apparaissent pour donner de l’air, expliquer des choses de façon différente, plus théâtrale», explique Jocelyn Sioui.

Pour courir la chance de gagner une paire de billets pour Mononk Jules, écrivez à Karine Tellier à [email protected] avant le 6 février à 11 h. Vous serez ajouté au tirage.

Surfer sur la vague

La pièce — et le livre du même nom — s’inscrit dans la prise de conscience actuelle, mais l’auteur explique l’avoir rejoint un peu par hasard. «Je me posais des questions sur mon identité autochtone. M’est venu toute sorte de questionnement, surtout à cause de tout ce qui se passait dans l’actualité. Je commençais à réagir beaucoup.»

Dans ses recherches, il est tombé sur le livre La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette, où il y a une page sur son grand-oncle Jules. Il a retrouvé une caisse d’objets qui lui appartenaient et que ses parents avaient gardée. «Quand je suis tombé là-dedans, j’ai réalisé que cette histoire-là n’avait jamais été racontée, que c’était une fichue bonne histoire et que j’étais pour m’enseigner à moi-même l’histoire, mais aussi pouvoir la transmettre.»

«Mon intention n’était pas de suivre un mouvement, mais quand la vague arrive, tu surfes», lance l’auteur et comédien en riant. Il insiste sur le fait qu’il raconte simplement une histoire. Il n’y a pas d’accusation, pas de recherche de coupables. «Ce n’est pas de notre faute, ce sont des décisions qui ont été prises. Notre travail, c’est d’essayer de réparer ensemble.»

Photo : Marie-Julie Garneau
Photo : Marie-Julie Garneau

«L’histoire se passe dans les années 1940 et ce n’est pas anodin. C’est en plein milieu du pire en fait», raconte M. Sioui. La perte des droits de chasse, les pensionnats autochtones et la négation de leur culture ne sont que quelques-unes des épreuves que les Premières Nations vivaient à cette époque.

Les marionnettes, explique M. Sioui, permettent de créer des variations dans la présentation. Elles servent à créer des tensions dramatiques et ajouter des éléments qu’un comédien ne pourrait pas faire seul. «Plus le spectacle avance, plus les gens sont dans le combat avec lui.» 

Après ses représentations, les spectateurs qui viennent parler à M. Sioui lui racontent l’histoire de leur famille qui a perdu ses racines ou qu’ils ont appris énormément de choses. 

Mononk Jules sera présentée dans la Grande salle de la Place des Arts du Grand Sudbury du 8 au 11 février. Les spectateurs du vendredi pourront profiter de la causerie avec M. Sioui. L’heure du conte et brico sera disponible pour quelques enfants pendant la représentation du samedi après-midi.