le Lundi 16 septembre 2024
le Jeudi 6 avril 2023 12:30 Arts et culture

Questions de hantise

Micheline Lanctot, Christine Beaulieu, Marilyn Castonguay et Pascale Bussières — Photo : https://sphere-media.com
Micheline Lanctot, Christine Beaulieu, Marilyn Castonguay et Pascale Bussières
Photo : https://sphere-media.com
Critique — Il faut attendre la fin du film Frontières pour comprendre où l’auteur et réalisateur, Guy Édouin, veut nous emmener. L’histoire se dévoile à travers la vie de campagne de la famille Messier. L’attente en vaut la peine.
Questions de hantise
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On comprend assez rapidement dans le film que les trois sœurs Messier ont récemment perdu leur père dans un accident. La douleur est encore vive. Encore plus pour l’ainée, Diane, qui vit dans la maison familiale et s’occupe de la ferme. Cependant, des phénomènes étranges se multiplient dans la maison.

Les phénomènes qui poussent Diane à croire que sa maison est hantée par le fantôme de son père ne sont pas au cœur de l’histoire. La relation entre les sœurs, leur mère — qui a quitté leur père il y a quelques années pour «le vendeur d’engrais» — et leurs histoires de cœur sont plus importantes.

Les premières minutes du film sont utilisées pour démontrer que Diane est une femme forte et indépendante. Elle affronte ses peurs pour protéger sa propriété et sa fille. Plus le temps avance, plus on comprend qu’elle n’est pas aussi solide qu’elle en a l’air.

Pascale Bussières, Micheline Lanctôt, Christine Beaulieu et Marilyn Castonguay prouvent que l’on devrait voir plus souvent une distribution davantage féminine à l’écran. Leurs personnages sont souvent plus complexes et plus nuancés, créant des histoires plus intéressantes.

La première moitié donne cependant l’impression que ce féminisme est superficiel. Les sœurs parlent surtout de leurs mauvaises relations avec les hommes dans leurs vies — ne passant probablement pas le test de Bechdel. Heureusement, les thèmes changent et on a surtout à faire à une histoire de reprise de contrôle et de solidarité.

C’est un peu pourquoi l’acte final frappe si fort. Alors que l’on pense que le film attire notre attention sur ces relations, quelque chose d’autre se prépare. Notre perspective sur ce que l’on apprend depuis le début du film est transformée à la fin. Ça ne sort pas de nulle part, mais les indices sont bien cachés. 

Il reste une représentation de Frontières au Sudbury Indie Cinema Co-op le samedi 8 avril à 16 h.