le Lundi 16 septembre 2024
le Vendredi 28 avril 2023 6:58 Arts et culture

Dévoilement d’une murale autochtone

La classe de 7e et 8e année de l’École catholique Ste-Croix qui a réalisé la murale.  — Photo : Marc Dumont
La classe de 7e et 8e année de l’École catholique Ste-Croix qui a réalisé la murale.
Photo : Marc Dumont
Haileybury — L’École catholique Ste-Croix de Haileybury a dévoilé une murale réalisée par les élèves de 7e et 8e année et Karl Chevrier, un artiste autochtone bien connu de la réserve Temiskaming First Nation de Notre-Dame-du-Nord.
Dévoilement d’une murale autochtone
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La murale est une représentation de la Mère Terre lors d’une cérémonie au lever du soleil. On y voit des personnes qui dansent et à l’avant-plan, les sept pierres de vie, les enseignements sacrés de la culture autochtone : l’humilité, le respect, l’amour, la vérité, l’honnêteté, le courage et la sagesse.

L’artiste autochtone Karl Chevrier a travaillé avec les élèves pour la réalisation de la murale.

Photo : Marc Dumont

Karl Chevrier, l’artiste-guide, a expliqué le symbolisme de la murale : «Avec la Mère Terre, tu peux créer n’importe quoi. Elle est une invitation au respect : celui de l’environnement; celui des professeurs et d’autres adultes parce qu’ils transmettent les connaissances de la vie. Dans la murale, il y en a ceux qui dansent pour aujourd’hui, ceux qui dansent pour le futur et il y a de la place pour tout le monde. Tu as à te demander ce que tu vas laisser pour le futur.»

La couleur tient une place importante. «L’orange est la couleur de la réconciliation. Elle porte le message que la vie de chaque enfant compte», continue Karl Chevrier. Il en a profité pour confirmer que les élèves ont maintenant «les deux pieds dans le sable», ce qui veut dire qu’avec la murale, ils ont fait leur marque.

Dans son mot de bienvenue, la directrice de l’école, Nathalie Grenier Ducharme, a expliqué avec émotion que la cérémonie s’inscrit dans la semaine de la réconciliation avec les peuples autochtones. 

Deux élèves de la classe de 7e et 8e  année, Peyton Laplante et Taya Schaffer, ont parlé de leur expérience au nom des 24 élèves de leur classe. 

Leur enseignante, Nancy Laffin-Bélanger, a aussi pris la parole : «L’éducation autochtone est riche d’apprentissages et ils sont importants». Elle a aussi reconnu les autres  adultes qui ont contribué à la réalisation du projet de murale : Mélissa Gill et Tammy Beaudry du Centre de santé du Témiskaming.

La murale est une représentation de la Mère Terre lors d’une cérémonie au lever du soleil.

Photo : Marc Dumont

Des objectifs clairs

Après la cérémonie, Mme Laffin-Bélanger a expliqué que l’objectif des activités comme la murale est de comprendre la richesse de la culture autochtone. 

Avant chaque activité, les élèves vivent la cérémonie de purification. «Ça nous centre pour mieux apprendre, vivre une expérience et en retirer quelque chose. Après, c’est l’activité. Une fois l’activité terminée, c’est un temps de partage. Ça se fait toujours en cercle. Les élèves s’expriment sur leurs impressions et leurs émotions.» 

Certains élèves ont découvert leur fibre artistique avec le projet de murale. C’est le cas de Cyanna Cadieux. «Quand M. Chevrier donnait des directives pour les danseurs, je voyais tout de suite dans ma tête ce qu’il expliquait et je faisais les sketches.» «Elle est vraiment très créative», ajoute Nathalie Grenier Ducharme.

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Cyanna Cadieux, une des artistes, et la directrice de l’École catholique Ste-Croix, Nathalie Grenier-Ducharme.

Photo : Marc Dumont

Le chemin de la réconciliation

Le Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR) a pris le virage de la réconciliation avec les Premières Nations. Il a nommé Angèle Beaudry comme responsable du dossier des Premières Nations, Métis et Inuit. 

Des 92 recommandations de la Commission vérité et réconciliation, les recommandations 62 et 63 portent sur l’éducation. «Les curriculums de tous les élèves de la maternelle à la 12e année contiennent des objectifs qui portent sur l’histoire selon la perspective de la culture autochtone», explique Mme Beaudry.

Taya Schaffer et Peyton Laplante de la classe de 7e et 8e année et leur enseignante Nancy Laffin-Bélanger ont parlé de leur expérience lors du dévoilement.

Photo : Marc Dumont

Le Conseil s’est doté d’un comité d’éducation autochtone composé de parents d’organismes autochtones, d’anciens élèves et d’élèves actuels. Ce comité choisit les initiatives. «Cette année, les élèves auront des invités autochtones dans leur classe pour enseigner sur leur culture», dit Angèle Beaudry.

Chaque école suit un calendrier avec des dates autochtones importantes et la programmation du curriculum associée avec cette date. Par exemple, le 30 septembre est la journée nationale de vérité et réconciliation et du chandail orange. En plus du lever du drapeau et des messages aux survivants des écoles résidentielles, il y a des activités pédagogiques. Chaque activité est cyclique : il y a un avant, un pendant et un après qui s’accompagne d’un engagement personnel et collectif au niveau de la réconciliation dans un esprit d’équité et d’inclusion.

«Depuis le début des activités de réconciliation, de plus en plus d’élèves s’identifient comme autochtones. Présentement, 7 % des élèves du CSCDGR s’identifient comme tel», souligne Mme Beaudry.