Environ 80 personnes étaient présentes au vernissage dans la Galerie d’art du Témiskaming, située à l’intérieur de l’hôtel de ville de Témiskaming Shores. Les visiteurs ont pu admirer plusieurs de ses sculptures en bronze. Le sujet préféré de l’artiste : des femmes bien en chair dans des situations du quotidien. Rose-Aimée Bélanger les appelait elle-même ses «rondes».
Réjeanne Belisle-Massie, du Centre culturel ARTEM, a commencé le vernissage en mettant en valeur l’infinie tendresse qui se dégage des sculptures. «En temps que commanditaire, c’est un privilège pour ARTEM de parrainer l’exposition de Mme Bélanger avec ses “rondes” qui nous raconte leur histoire avec leur féminité, leur sensualité et leur quotidien et quelle chance nous avons de l’avoir encore parmi nous.»
«Il est difficile de comprendre pourquoi on est si fasciné par ses “rondes”. Est-ce parce qu’elles respirent le bonheur ou qu’elles exposent une intimité? Est-ce parce qu’elles évoquent une certaine volupté ou est-ce parce qu’elle représente une certaine liberté d’être?», interroge Mme Belisle-Massie.
La conservatrice de la Galerie d’art du Témiskaming, Mélissa Laporte, a expliqué aux invités que l’exposition de Rose-Aimée Bélanger est dans les cartons depuis cinq ans et qu’elle a été possible grâce au concours de plusieurs personnes.
Rose-Aimée Bélanger, comme artiste, est surtout connue chez les francophones et pour la faire connaitre davantage par d’autres, Mélissa Laporte a annoncé, en primeur, que certaines sculptures sont en train d’être numérisées en trois dimensions. «Les trois dimensions donnent un meilleur aperçu de la richesse des détails. Les enfants en classe pourront avoir une expérience presque physique des sculptures. Cela fera connaitre Rose-Aimée Bélanger dans tout le pays.»
Reconnaissance à venir
Laura Landers, galeriste de la région, a bien connu Rose-Aimée Bélanger : «Être ici me fait revivre les rencontres avec Rose-Aimée lorsqu’elle venait me voir dans ma boutique. C’était une personne vraiment passionnée.»
Une des filles de l’artiste, Charlotte Lavictoire, a porté un toast à sa mère qui aura 100 ans d’ici le mois prochain. «Ma mère était une femme espiègle qui aimait jouer des tours. L’art, c’était son cœur. Elle travaillait constamment : huit heures par jour, toujours debout et elle ne se donnait qu’une courte pause. Elle circulait autour de sa “ronde” à la recherche de l’âme de la femme que Rose-Aimée voulait exprimer dans l’argile.»
Parmi les gens présents au vernissage, il y avait Jean Bélanger, le fils de Mme Bélanger qui est également son assistant d’atelier. «Je veux mettre de l’avant ses œuvres. Elle n’a pas la reconnaissance qui lui revient et je vais continuer à la promouvoir. Mon but, c’est de mettre de l’avant ses qualités d’artiste. C’est très rare de retrouver autant d’authenticité. Ma mère voulait briser les filtres et les codes sociaux qu’on s’impose. Ma mère est une résistante qui a su prendre sa place dans une société où le rôle des femmes était prédéterminé. Elle ne l’a pas fait de façon héroïque, mais par le travail de l’argile.»
Rose-Aimée Bélanger est originaire d’Earlton. Elle a commencé à sculpter vers l’âge de 50 ans, après avoir élevé sa famille. Ses œuvres se retrouvent dans des collections un peu partout dans le monde. Il y en a même une en Corée du Sud.