le Dimanche 6 octobre 2024
le Lundi 14 août 2023 15:13 Arts et culture

Un peu de lumière dans la noirceur

Jean Dujardin dans Sur les chemins noirs — Photo de presse
Jean Dujardin dans Sur les chemins noirs
Photo de presse
Critique — Chacun a sa façon de traverser des épreuves difficiles. Certaines de ces histoires peuvent être inspirantes. C’est le cas de celle de Pierre Girard dans le film Sur les chemins noirs. Une traversée plaisante pour les yeux et les oreilles.
Un peu de lumière dans la noirceur
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Le film réalisé par Denis Imbert est inspiré du récit autobiographique du même nom de Sylvain Tesson (2016). Comme l’auteur, le personnage Pierre Girard (Jean Dujardin) décide de traverser la France en diagonale après une chute de plusieurs étages qui a failli le laisser paralyser. Déjà un grand aventurier, il s’impose ce défi comme si c’était le seul moyen de reprendre le contrôle de son corps.

Malgré la prémisse qui pourrait suggérer un film moralisateur, ce n’est pas (trop) le cas. On est plutôt simple témoin des choix de vie d’un homme qui ne fait rien à moitié et des épreuves que ces choix mettent sur sa route. 

Il y a bel et bien le récit d’un homme qui se bat contre son corps, qui rationalise ses choix, qui tente d’expliquer quel bien cette marche de 1300 kilomètres lui fait… Ces explications sont importantes pour comprendre la psychologie du personnage, mais elles ne sont pas enfoncées dans les crânes des spectateurs. Elles sont racontées à travers les écrits poétiques lus à voix haute par le marcheur et par les quelques rencontres qu’il fait le long du chemin.

L’accident et ses conséquences immédiates ne sont pas présentés en bloc au début du film, mais plutôt à travers plusieurs retours en arrière. Ceux-ci sont courts et bien intégrés, souvent comme nos souvenirs font parfois surface sans prévenir et repartent tout aussi rapidement. Ils n’alourdissent pas le récit et nous aident à comprendre un aspect de la psychologie de Pierre Girard au moment où nous en avons besoin. 

Photo de presse

Ce qui prend le plus de place dans le film, ce sont les splendides images des paysages français que traverse Pierre Girard. Les premières dizaines de minutes du film sont les plus impressionnantes, avec les Alpes du Mercantour au sud-est de la France en passant par le Massif central. Le combat de Pierre et ses rencontres prennent de plus en plus de place alors que le paysage s’aplatit, nous permettant de tranquillement transférer notre attention aux questionnements philosophiques sans s’en rendre compte.

Sur les chemins noirs est agréable à regarder et à écouter. La détermination de Pierre Girard est inspirante pour nous rappeler que notre volonté peut nous permettre de franchir des montagnes. On n’en ressort pas transformé, mais plutôt avec une envie de marcher et de visiter un autre coin du monde.

Sur les chemins noirs est le seul film en français du mois d’aout au Sudbury Indie cinema. Il y aura des projections les 15, 18, 19 et 22 aout.