le Lundi 17 février 2025
le Mardi 19 septembre 2023 13:43 Arts et culture

Niagara et Les hommes de ma mère

François Pérusse, Éric Bernier et Guy Jodoin dans <em>Niagara</em>. Léanne Labrèche-Dor dans <em>Les hommes de ma mère</em> — Photos : Courtoisie
François Pérusse, Éric Bernier et Guy Jodoin dans Niagara. Léanne Labrèche-Dor dans Les hommes de ma mère
Photos : Courtoisie
Minicritiques — J’ai eu le temps de voir deux films à Cinéfest seulement pour l’instant. Il y en avait d’autres que j’aurais aimé pouvoir inclure à mon horaire, mais, au moins, les deux que j’ai vus n’ont pas déçu.
Niagara et Les hommes de ma mère
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François Pérusse, Éric Bernier et Guy Jodoin dans Niagara

Photo : Courtoisie

Niagara

Deux frères font un voyage les menant de Québec et Montréal jusque dans la région du Niagara pour assister aux funérailles de leur père qui habitait avec leur grand frère. En route, ils passent par Oshawa, ville de leur enfance. 

Ça semble triste expliquer comme ça, mais le film est drôle et triste à parts égales. La première scène, en haut des chute Montmorency à Québec, est hilarante. 

François Pérusse et Éric Bernier, qui incarnent les deux plus jeunes frères qui prennent la route ensemble, habitent leur rôle de belle façon. Ils ont totalement changé leurs postures et leurs façons de marcher afin de communiquer rapidement et efficacement la personnalité de leur personnage.

Je n’avais pas regardé en détail la distribution du film, alors c’était une agréable surprise de voir apparaitre Véronique DiCaire (que j’ai seulement reconnu en lisant le générique) et Katherine Levac en duo mère-fille franco-ontariennes résidentes d’Oshawa. Katherine Levac est particulièrement amusante dans son rôle et avec un accent pas trop exagéré.

La deuxième partie du film est plus dramatique et passe plus lentement. Il y a une exploration sommaire des relations familiales, mais le mystère de l’explosion de cette famille reste entier, ce qui nous laisse sur notre appétit. Ça n’enlève rien à la compréhension des relations entre les frères, leur père et leur mère.

Il y a une critique importante à faire par contre sur l’utilisation de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Le «Ice bucket challenge» joue un rôle dans le film, mais la maladie est très mal caractérisée. La personne qui en souffre à plutôt l’air d’être atteinte de démence, parce qu’elle se sauve et se perd dans Niagara Falls. Une personne atteinte de la SLA perd plutôt le contrôle de ses bras et/ou ses jambes. Difficile de se sauver dans ces circonstances. 

Avec cette information critique en tête, Niagara reste un film attendrissant, réussi et divertissant.

Léanne Labrèche-Dor dans Les hommes de ma mère.

Photo : Courtoisie

Les hommes de ma mère

Le premier film d’Anik Jean était en vedette pour le gala du lundi soir. Dans son testament, la mère d’Elsie lui demande de retrouver ses cinq ex-maris afin qu’ils choisissent un endroit pour répandre une partie de ses cendres. Au départ un peu surprise et déstabilisée, Elsie sortira transformée de l’expérience.

Le film parle de deuil bien sûr, mais aussi d’amour et de relations parentales. Elsie passe à travers une panoplie impressionnante d’émotions tout au long du film. Elle est heureusement magnifiquement interprétée par Léanne Labrèche-Dor, qui parvient à bien transmettre ces émotions parfois par la parole, d’autres fois sans parler. 

En fait, avec une distribution incluant Marc Messier, Patrick Huard et Colm Feore, difficile de manquer son coup du côté de l’interprétation.

Le parcours d’Elsie nous invite aussi à repenser à nos propres relations. Il nous rappelle surtout que l’on est souvent plus fort lorsque nous ne sommes pas seuls et que les relations peuvent surtout nous aider à passer à travers les pires épreuves. Elsie est toujours à son plus bas dans les scènes où elle est seule.

Si vous n’aimez pas pleurer en public, attendez de voir ce film dans votre salon! 

Musique… en anglais

La réalisatrice Anik Jean était à Sudbury pour la projection. Dans la session de question/réponse après le film, une spectatrice lui a demandé pourquoi il y a avait seulement trois chansons en français dans le film.

Mme Jean a expliqué qu’il est en fait très difficile et beaucoup plus dispendieux d’obtenir les droits pour des chansons au Québec. Elle reçoit des réponses plus rapides et plus positives des artistes anglophones du Québec, du Canada et des États-Unis. C’est un problème dans la production cinématographique au Québec, dit-elle.

 

Comparaison

Les deux films ci-dessous abordent donc des sujets similaires de deuil et de famille oubliés. Les hommes de ma mère le fait avec un plus grand souci du détail et un plus grand respect de ses personnages. Mais si vous préférez vos drames avec un peu d’humour — ou si comme moi être fan de François Pérusse —, Niagara n’est pas une perte de temps.