le Lundi 9 décembre 2024
le Mardi 3 octobre 2023 6:30 Arts et culture

L’aventurière venue de loin

L’équipe de tournage sur le ferme Bison du Nord  — Photo : Courtoisie
L’équipe de tournage sur le ferme Bison du Nord
Photo : Courtoisie
Nord de l’Ontario — La journaliste de ONfr/TFO pour le Nord de l’Ontario est l’animatrice d’une nouvelle série documentaire web. Inès Rebei, à Sudbury depuis environ un an, découvre son territoire d’adoption en six épisodes dans Micro & boussole.
L’aventurière venue de loin
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Photo : Courtoisie

Inès Rebei est journaliste web, mais avait envie de faire de la vidéo et découvrir davantage son territoire. Les producteurs «ont pensé que ce serait cool de faire une série où on me verrait découvrir le Nord de l’Ontario», dit-elle. La voir en «immersion totale» dans des activités typiques du Nord.

Dès le premier épisode, l’accent est mis sur «la fille qui vient de loin». Mme Rebei est d’origine tunisienne et est au Canada depuis quelques années. La série fait donc découvrir ces endroits à travers les yeux d’une personne qui n’a jamais vu ces paysages ou vécu ces expériences. Ses découvertes l’ont amené à la ferme Bison du Nord, loin en forêt, sur le lac Supérieur et dans une mine d’améthyste. 

Son esprit d’aventurière est né au Canada, explique Mme Rebei. Elle aime découvrir de nouveaux endroits, mais elle reconnait que les sorties qu’elle avait faites jusqu’à présent n’étaient pas les plus dangereuses. «Aller comme ça, en vraie pleine nature dans des endroits où il n’y a personne, c’est quelque chose!»

Des expériences uniques

Le premier épisode est le plus léger, mais, dès le deuxième, Inès Rebei s’est retrouvée sur des terres reculées au nord de Hearst pour planter des arbres avec des planteurs. «Souvent, ce sont des jeunes qui sont vraiment impliqués. J’étais admirative, parce qu’ils étaient sous une chaleur épouvantable, avec des tenus très lourdes», dit-elle.

L’épisode sur le camping sauvage a été le plus difficile à tourner, en partie en raison du froid et des insectes.

Photo : Courtoisie

«L’épisode trois est mon préféré. On va à la rencontre d’un camp de chasseuses d’ours», encore dans la région de Hearst. Ce qu’elle a particulièrement apprécié de cette expérience dans une culture qu’elle ne connaissait pas, c’est la déconstruction des stéréotypes à propos de la chasse. «J’ai découvert que pour elles, la chasse n’est pas une question de trophées ou de plaisirs, mais plus de traditions, de respect, parfois de survie», dit-elle.

Le quatrième épisode a été le plus difficile à tourner. Elle a fait du camping sauvage dans la région de Mattice. Il a été filmé en juin, temps de l’année où les nuits sont parfois encore fraiches, mais pendant lequel il y a avait déjà un interdit de faire des feux de camp. Les mots-clés pour cet épisode : froid, chenilles et insectes. Aussi changements climatiques, qui les ont forcés à choisir un autre lieu de tournage pour une randonnée.

Les deux derniers épisodes se déroulent à Thunder Bay, une ville qu’elle a beaucoup appréciée. Elle a fait de la voile sur le lac Supérieur pour le cinquième épisode. 

Finalement, elle a eu la chance de visiter une mine d’améthyste. «J’ai trouvé impressionnant de savoir que Thunder Bay est une des plus importantes régions où on peut miner l’améthyste. Ils m’ont laissé aller dans des coins où les visiteurs ne peuvent normalement pas aller. Tous les gens qui interviennent dans ce reportage sont francophones», raconte-t-elle.

Ne manquez rien de ce que nous publions sur le site.

Le Voyageur offre une vue d’ensemble de la francophonie et de la vie dans le Nord-Est de l’Ontario.

Inès Rebei a fait de la voile sur le lac Supérieur.

Photo : Courtoisie

Si jamais elle a la chance de faire une deuxième saison, Inès Rebei aimerait visiter d’autres mines, une ferme d’alpaca, une réserve autochtone pour «aller au-delà des clichés» et retenter la survie en forêt, mais seule. 

Et Sudbury là-dedans

Avant d’arriver à Sudbury, Inès Rebei avait entendu toutes les histoires, les rumeurs et les stéréotypes qui circulent au sujet de la ville dans le reste du Canada. Elle a été très heureuse de constater que pas mal tout ce que l’on raconte sur Sudbury est faux.

«Je pense en toute sincérité que les gens ont exagéré sur les plateformes que j’ai consultées. Le fait d’avoir une communauté francophone plus petite, que les gens se connaissent tous, ils sont vraiment accueillants, ils veulent t’aider et te mettre à l’aise. Je ne savais pas qu’il y avait autant de francophones et qu’ils seraient aussi accueillants», raconte-t-elle.

Elle avait surtout l’habitude des grandes villes, mais elle ne s’ennuie pas pour autant à Sudbury. Arts, spectacles, nature… «À Sudbury, on est choyé. Il y a quand même encore des choses qui me manquent, mais je pense que ce n’est pas aussi grave que ce que les gens décrivent sur internet.»

Micro & boussole est disponible sur le site web de TFO (https://www.tfo.org/serie/micro-boussole/002756753). Le premier épisode est déjà en ligne et le deuxième le sera à partir du 4 octobre.