L’artiste d’origine malienne et québécoise d’adoption depuis 22 ans, a forgé un style musical qui lui est particulier, une sorte de combinaison entre le blues du désert, le jazz et la techno, qu’elle partagera avec les participants à l’occasion de la 24e édition du Cabaret Africain, le 24 février, à partir de 18h, au Sudbury Steelworkers Hall.
«Ça me touche beaucoup de savoir que je vais me produire pour le Cabaret qui porte le nom de l’Afrique, avec toute cette connotation d’afro descendants et qui est plus à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs. Puis, c’est toujours un plaisir pour moi de jouer dans le cadre des arts communautaires», indique-t-elle.
Djely Tapa présentera au public son premier album Barokan, «forgé dans le blues africain, les ambiances sahéliennes et infusé d’électro et qui a remporté en 2020 le JUNO du meilleur album canadien en musique du monde». L’artiste, qui revient d’un séjour en Afrique, jouera ainsi à Sudbury son album cher, pour la première fois depuis le début de l’année 2024.
Un album pour la femme
«C’est un album qui est lié à la femme en général et la femme africaine en particulier. Je vais le présenter avec tous les enrichissements que nous avons apportés lors des tournées précédentes. », souligne-t telle.
À travers son album Barokan, Djely Tapa invite aussi la femme à voyager en elle-même et à explorer ses propres richesses et ressources.
«À travers mon art, j’essaye de donner la force, l’encouragement nécessaire pour que chaque femme puisse aller puiser au fond d’elle-même. Aussi, pour que chaque femme Noire puisse aller puiser au fond de son histoire pour se construire», soutient-elle.
L’artiste invite d’ailleurs l’immigration africaine à mettre en valeur sa richesse culturelle, partant du principe que «personne ne peut mieux parler de ta culture mieux que toi-même. Personne ne peut te valoriser mieux que toi-même».
La mosaïque canadienne
Depuis 22 ans que Djely Tapa vit au Canada, elle affirme qu’elle a appris à «connaître mon peuple d’accueil, à m’intégrer et à marier ma culture avec la sienne».
Elle ajoute : «Ce que je trouve magnifique au Canada et que nous n’avons pas ailleurs, c’est qu’il s’agit d’un pays d’immigration. Mis à part les peuples autochtones, qu’on salue d’ailleurs, nous sommes tous des immigrants sur cette terre-là.Ce qui fait la richesse du Canada, c’est son immigration. Chacun amène dans sa valise une partie de sa culture qu’on arrive à mélanger, à juxtaposer, pour avoir cette mosaïque multiculturelle, multiethnique et multilinguistique».
Djely Tapa est consciente qu’«il n’existe nulle part dans le monde des conditions idéales à 100%», mais comparé avec d’autres pays d’accueil, elle pense que le Canada est très en avance.
Pour refléter cette diversité culturelle, l’artiste se produira avec quatre musiciens jouant des instruments modernes et traditionnels, à l’exemple de la guitare et du djembé. «Nous travaillerons aussi avec des enregistrements d’instruments africains, comme le kalimba et le n’goni», ajoute-t-elle.