«La pièce commence alors qu’il y a une vague rumeur que la lune s’est décrochée de son orbite, qu’elle fonce droit vers la terre. Il ne reste que 24 dernières heures de la vie d’un groupe d’amis. La question est la suivante : si on a 24 heures pour vivre, qu’est-ce qu’on a envie d’en faire? Le groupe d’amis dans la pièce décide d’essayer de réinventer leur monde, de réinventer leur façon de vivre pour ces derniers moments», raconte Antoine Côté Legault, auteur coproducteur et commetteur en scène de la pièce ODE.
Il explique qu’en concevant cette œuvre, l’idée était de voir les alternatives que des gens prennent pour se replier chacun sur soi, quand ils sont confrontés à la peur et à des choses imprévues.
Chloé Thériault, une artiste pluridisciplinaire à Sudbury, nous fait comprendre davantage le sens de cette pièce théâtrale en reprenant la question que pose indirectement cette œuvre :
«Quand on a moins qu’une journée à vivre, qu’est-ce qu’on fait avec ce temps-là? Je pense qu’on se focalise plus sur les petites affaires qu’on a beaucoup aimées, les petits bijoux de la vie, plus que de grosses affaires matérielles derrière lesquelles on court dans ce monde capitaliste», déclare-t-elle.
Dans ODE, souligne Chloé Thériault, comme les cinq amis ont moins de deux jours pour vivre, ils décident de lancer une fête et de faire toutes sortes d’affaires pour célébrer leur vie et de profiter des dernières heures qu’ils ont à vivre sur terre.
C’est exactement le message qu’avait M. Côté Legault en créant la pièce.
«Ce qui m’a le plus interpelé, ce qui m’a le plus intéressé dans la création de la pièce, c’était d’essayer de se questionner sur tous les moments d’arrêt qu’on prend dans la vie pour être ensemble, tous les rituels collectifs qu’on peut faire, que ce soit se rassembler, faire la fête, faire du festin, etc», explique-t-il.
Un spectacle participatif
L’auteur d’ODE fait savoir qu’en l’écrivant, il a voulu créer des moments d’implication du public au sein de la pièce, avec un esprit festif. Chloé Thériault le complète en faisant remarquer que cette pièce n’est pas comme les autres, elle incite à une participation du public. Le public a une importance dans le spectacle.
«C’est un spectacle participatif pour les spectateurs, mais pas dans le sens qu’on pense. Pas dans le sens que vous auriez des choses à dire que vous allez être en train de jouer avec nous autres», indique-t-elle.
Il faudra vite acheter les tickets d’entrée car le nombre de spectateurs est limité.
«Juste une cinquantaine de personnes. Il y a quelque chose d’assez intime. On traverse toute une gamme d’émotions. L’idée, c’est que le public puisse voyager avec nous et traverser toute une gamme d’émotions à travers le spectacle», justifie l’auteur de la pièce.
«Dans une pièce de théâtre plus traditionnelle, parfois on a tendance à s’assoir de façon assez silencieuse pour ne pas déranger la représentation. Dans ce cas-ci, au lieu que les spectateurs assistent à la fête de la fin du monde que les personnages traversent, on veut qu’ils en fassent partie littéralement» précise Antoine Côté Legault.
«L’idée, c’était vraiment de créer cette intimité-là. Plutôt que de commencer lorsque les lumières s’éteignent, le spectacle commence à peu près dès que les gens mettent les pieds à l’intérieur de La Place des Arts», ajoute-t-il.
«C’est un autre type de rapport avec le public, on souhaite que ça soit amusant, agréable pour tout le monde », conclut M. Côté Legault.