Plus d’une cinquantaine de nouveaux arrivants avaient été conviés dans la grande salle de la Place des Arts, où l’artiste sudburoise aux origines péruviennes, Patricia Cano, les attendaient avec des rythmes et des mélodies qui ont suscité une grande adhésion du public.
«Je suis vraiment satisfait. La participation a été bonne, je pense que c’est une mission accomplie pour une première édition de la journée d’accueil des nouveaux arrivants dans le cadre du French Fest», s’est réjoui le coordonnateur du Réseau du Nord, Thomas Mercier.
Il a souligné que bon nombre d’immigrants s’intègrent dans la communauté.
«Les parcours d’intégration varient d’un individu à l’autre, mais je pense qu’on a eu beaucoup de bons exemples aujourd’hui via les certificats de reconnaissance, pour de nouveaux arrivants qui ont réussi», a indiqué M. Mercier.
Il a déclaré qu’il y en a qui ont déjà trouvé un emploi, qui connaissent la culture locale, qui siègent sur les conseils d’administration et qui s’impliquent dans les activités de la communauté.
«Évidemment, a-t-il fait remarquer, ce n’est pas la réalité de tout le monde; il y en a qui ont des embuches à surmonter en cours de route, mais c’est pour ça qu’on a une gamme de services pour les aider et les épauler».
Bonne impression chez les nouveaux arrivants
Kelly Lambert, son mari et leurs trois enfants ont quitté la France et se sont établis à Sudbury en juin 2023. Après avoir reçu son certificat d’accueil, Mme Lambert était émue de joie.
«La journée était vraiment super, très familiale. On ne s’attendait pas à être accueillis, on ne savait pas qu’une telle journée existait», a-t-elle indiqué.
«Ça fait plaisir de se sentir accueilli comme faisant partie de la communauté francophone de Sudbury», a ajouté Kelly Lambert.
Elle a affirmé que l’intégration est possible à Sudbury «quand on veut s’impliquer, contribuer et participer».
«Tout le monde est très ouvert. Il suffit juste de venir et puis ça se fait bien.
En tout cas, je me suis sentie très accueillie depuis le début», a-t-elle confié.
Isabelle Kouzon, originaire de Côte d’Ivoire, est à Sudbury, elle, depuis 5 mois.
Elle salue le fait qu’elle a été bien accueillie dans la communauté francophone.
«Le centre de santé communautaire du Grand Sudbury a contribué pour beaucoup ainsi que la société économique de l’Ontario qui m’a aidée pour tout ce qui était recherche d’emploi, parce que c’était un défi majeur lorsque je suis arrivée», a dit Mme Kouzon.
«Aujourd’hui, je suis fière de dire que grâce à toute cette aide, j’ai pu obtenir un emploi où je peux travailler en français», s’est-elle réjouie.
Jacques Fanche a aussi reçu un certificat d’accueil. Il vit à Sudbury depuis novembre 2023.
«Je m’intègre relativement bien, je participe aux activités dans la communauté comme bénévole au Centre de santé communautaire et à la Place des Arts», a-t-il dit.
«Je crois que la communauté a une politique d’intégration exceptionnelle, extraordinaire», a déclaré M. Fanche qui attend encore que sa femme et ses enfants le rejoignent du Cameroun.
Reconnaitre leur contribution
Marie Ntaganda travaille au Conseil scolaire du Grand Nord. Ça fait dix ans qu’elle siège aussi au conseil d’administration du Carrefour francophone du Grand Sudbury. Un certificat de reconnaissance lui a été remis pour son engagement à servir la communauté à Sudbury depuis qu’elle a quitté le Rwanda, il y a 25 ans.
«Je suis très touchée de recevoir ce certificat», a-t-elle lancé.
Elle a indiqué qu’elle saisit chaque occasion qui se présente pour offrir du soutien à la communauté comme elle le peut.
«La responsabilité incombe à tout citoyen de notre ville de s’engager pour l’épanouissement de tous les résidents», a déclaré Mme Ntaganda.
«Les immigrants tout comme la communauté d’accueil doivent travailler de concert pour s’assurer que chaque personne a des services qui répondent à ses besoins», a-t-elle ajouté.
Elle se réjouit que les choses se soient améliorées pour donner plus de services aux nouveaux arrivants.
Au Centre de santé communautaire du Grand Sudbury, quand je suis arrivée il y a 25 ans, il y avait juste le volet santé. Celui de l’immigration est venu après. Aujourd’hui, on a plus de garderies francophones dans la ville.
L’intégration par l’écriture
Les Éditions Prise de parole de Sudbury étaient représentées dans cette journée d’accueil des nouveaux arrivants.
«Je trouve la journée magnifique. Je trouve ça très émouvant de voir le nombre de nouveaux arrivants qu’il y a à Sudbury. La ville a beaucoup changé. Moi, ça fait 36 ans que j’habite Sudbury. Je trouve ça très enrichissant et très intéressant», a déclaré Denise Truax, directrice générale des Éditions Prise de parole.
Elle était venue informer les nouveaux arrivants qu’une maison d’édition existe bel et bien à Sudbury, comme aucune personne immigrante n’a frappé à leur porte, durant les dernières années.
«S’ils ont quelque chose dans leur carnet, on est en mesure de les accompagner dans l’aventure de l’écriture» a indiqué Mme Truax.
«On publie depuis 23 ans maintenant Melchior Mbonimpa. À ses débuts, il a eu des hésitations à nous envoyer son premier manuscrit, c’est un ami qui est allé cogner à sa porte et lui dire : Melchior, tu as des romans que tu as déjà écrits, viens chez nous», a-t-elle révélé.
«Il y a peut-être des écrivains en herbe dans la salle aujourd’hui, je voudrais qu’ils viennent nous voir», a invité Denise Truax.
La journée a été clôturée avec ce message de Thomas Mercier aux nouveaux arrivants :
«Ne craignez pas de demander de l’aide, recherchez les services qui existent pour l’établissement, pour l’emploi et pour l’éducation. Et surtout, soyez curieux, découvrez, fouillez, explorez, impliquez-vous».