
Janice Toulouse, Age 8, acrylique sur toile, 11” x 17”, et Age 2, marqueurs sur bois, 2” x 4”x 48”, 2024
Janice Toulouse est peintre et artiste visuelle ojibwée de la Première Nation de Ketegaunseebee / Garden River. Pour cette artiste qui revient de France où elle a vécu pendant une vingtaine d’années, c’est très significatif de retrouver son territoire d’origine afin de présenter une nouvelle exposition à la Galerie d’Art d’Algoma. Janice Toulouse y avait présenté une première exposition intitulée Descendante de Shingwauk qui avait eu lieu en 1999. «À cette époque, il y avait Michael Burtch. Il m’a dit oui, tu as une expo! Je viens d’ici, je suis la petite-fille du Chef Shingwauk,» dit-elle.
L’exposition actuellement en salle à la Galerie d’Art d’Algoma, «Janice Toulouse – Shingwauk Kwe,» est composée de 10 grandes œuvres. La série est majoritairement composée d’acryliques sur toiles. On peut aussi y voir une magnifique giclée sur métal illustrant un ours ainsi qu’une œuvre en technique mixte sur une planche de bois de deux par quatre. Les titres de ses œuvres sont en anishinaabemowin et en anglais. Ces magnifiques toiles ont été composées entre 2020 et 2024.
«J’ai deux styles de peinture, un c’est en rapport de ma tribu, les Anishinaabés, les Ojibwés, avec des symboles inspirés de mes rêves, des visions, qui sont des cadeaux du Créateur. Ces visions sont rares, comme les oiseaux de tonnerre. L’autre style, c’est plus abstrait et expressif par rapport à la nature,» dit-elle.

Janice Toulouse – Shingwauk Kwe, Animkii Binesii Thunderbird, acrylique sur canvas, 2023
L’exposition se penche sur le passé douloureux des écoles résidentielles et sur son histoire personnelle. L’artiste a débuté son chemin de guérison à l’âge de 40 ans où elle a reçu son nom spirituel Shingwauk Kwe, Pine woman (femme pin) à la suite d’une visite spirituelle de son ancêtre Shigwaukonse qui lui est apparu vêtu de ses vêtements cérémoniaux afin de la guérir.
Une œuvre émouvante et saisissante est composée de deux pièces, d’une petite toile et d’un morceau de bois d’œuvre de deux par quatre d’approximativement 48 po. de long. Sur la toile noire est écrit la manière dont un dentiste l’avait maltraitée. «Il a rempli mes dents d’en avant de plombage (mercure) comme punition pour mes caries… Pas d’anesthésique. Pas de sourire. À l’âge de 10 ans, un nouveau dentiste m’a demandé qui avait fait ça afin de le dénoncer. Ça a pris un an. Tous des plombages blancs. J’ai souri à nouveau», témoigne Janice Toulouse.
«Ces deux travaux, je les ai ajoutés deux jours avant l’ouverture de l’exposition. Il fallait que je le fasse. Les gens ne me croyaient pas quand j’étais petite, et là, voici les évidences», précise-t-elle. «Ça, ça m’est arrivé à Toronto, à l’âge de 9 ans. J’étais avec ma sœur. Avant, ils arrachaient toutes les dents. Je suis allée chez une autre dentiste et elle a refait ma dentition. Ce Dr. Abrahamson, il avait une réputation d’Indian dentist.»
Les œuvres de Janice Toulouse sont exposées jusqu’au 2 novembre à la Galerie d’Art d’Algoma.
Pour en savoir plus surl’exposition : https://www.artgalleryofalgoma.com/upcoming-exhibitions.html
Pour en savoir plus sur Janice Toulouse : https://janicetoulouse.weebly.com/