«Pour les petites entreprises, il faut qu’on soit avec d’autres», dit Joline Rivard de la boutique Once Is Not Enough à New Liskeard. «Depuis que le programme de formation a commencé, on a formé un groupe de partage et on se réunit régulièrement.»
Les activités de Leadership entrepreneurial pour les francophones couvrent des aspects essentiels pour la réussite d’une jeune entreprise. «On a eu un atelier sur les ressources humaines. «Aussitôt que tu as une ou un employé, il faut avoir des documents sur un éventail de sujets comme les conditions de travail, le harcèlement ou l’abus sexuel, explique Mme Rivard. Puis conserver des notes sur chaque employé.»
«Passer des dimanches à développer les documents pour les ressources humaines de chacun de notre côté; c’est absurde», souligne Mme Rivard. Le réseautage facilité par le programme lui permet d’acquérir de nouvelles habiletés. «Puis j’améliore mon français.»
Dans l’atelier par exemple, elle a appris qu’il fallait alimenter en contenu sa page web ou ses réseaux sociaux pour qu’ils demeurent pertinents. Ils ont également pu traduire leurs sites; ce qui peut être important pour plusieurs, mais pas toujours possible pour chacun.
«On a aussi eu une formation sur comment faire une belle affiche. On met toujours trop de renseignements dans nos affiches. Il faut en enlever encore et encore», dit Mme Rivard.
«Tout ça me donne confiance. Je me sers de bien plus de sites web qu’avant et je comprends comment gérer les médias sociaux comme il faut. Ça fait une différence : 4000 personnes me suivent.»
Un tableau dans la boutique Once Is Not Enough annonçant le programme Woman Helping Woman
Inclure l’entreprise sociale
Son succès sur les réseaux sociaux tient aussi à l’engagement de Mme Rivard dans la communauté. Once Is Not Enough est une entreprise de vêtements en consigne. Or, un jour, une dame lui a apporté des vêtements et ne veut pas les consigner. «Je te les donne», dit la dame. Elle ne veut pas ouvrir un compte. Embêtée, la propriétaire ouvre un compte au nom de «Woman Helping Woman» dans lequel elle indique les revenus de vente des vêtements : 83,66 $.
Quelques semaines plus tard, une cliente vient chercher des vêtements pour une entrevue d’emploi. Les vêtements qu’elle choisit coutent 84 $. Mais elle décide de laisser les vêtements et s’apprête à quitter le magasin. «Je ne peux pas payer», explique la cliente. Surprise, Joline Rivard lui pose des questions et décide de puiser dans le compte de Woman Helping Woman pour payer la note.
La nouvelle se répand, d’autres clientes décident de donner leurs vêtements, ce qui fait augmenter le compte de Woman Helping Woman. Depuis, le compte a payé 23 robes de bal. Les 11 000 $ accumulés dans ce compte ont fourni des vêtements pour des femmes du refuge Pavillon, de Job Connect ou dans des cas de maladie et d’incendie. L’entrepreneure a également contribué à d’autres causes à partir du compte. «Les écoles me recommandent des femmes.»
Le compte Woman Helping Woman a eu une autre utilité. Il a débuté quand Mme Rivard se sentait abattue et démoralisée : «Quand la vie devient difficile, je me force toujours d’aider quelqu’un en besoin. Ça me remonte le moral.»
Bien que cette anecdote ne soit pas directement reliée à la formation donnée par Leadership entrepreneurial pour les francophones, la formation lui a permis d’avoir une tout autre perspective sur son entreprise et sur elle-même : elle a l’assurance qu’elle est sur la bonne voie et elle se sent en pleine possession de ses moyens.
«Il ne faut pas que le programme de Leadership entrepreneurial pour les francophones cesse! Si je peux donner un avis à un nouvel entrepreneur, c’est qu’un jour, tu devras travailler SUR ton entreprise et non DANS ton entreprise. C’est en plein ce que je fais en 2023 et je vois déjà de gros résultats», témoigne Joline Rivard.
Leadership entrepreneurial pour les francophones est un programme subventionné par Fednor sous la responsabilité du Centre d’éducation des adultes de New Liskeard et de Jacinthe Rivard.
